Bonjour, j’espère que vous allez bien ainsi que vos proches. Je ne me suis pas beaucoup manifestée ces derniers temps car la concentration m’a fait cruellement défaut. Je reviens aujourd’hui avec plaisir vous parler de ma deuxième lecture effectuée dans le cadre du « Mois de l’Europe de l’Est ». Après la Lituanie, cap sur la Russie!
Victor Remizov a travaillé successivement en tant que géomètre dans la taïga, journaliste et professeur de littérature russe avant de se tourner vers l’écriture. Devouchki (2019) est son deuxième roman après Volia Volnaïa (2017).
Devouchki (« jeunes filles » en russe) retrace l’histoire de deux cousines de 24 et 20 ans qui décident de fuir la misère de leur Sibérie natale pour le faste et les lumières de Moscou. Nastia est aussi blonde, vulgaire, amorale, calculatrice et jalouse que Katia est brune, pure, naïve, droite et généreuse. Si Nastia a pour unique ambition de se trouver un homme riche pour l’entretenir, Katia est déterminée à réussir par elle-même et à travailler d’arrache-pied pour pouvoir notamment payer une opération très onéreuse à son père devenu infirme suite à un accident dramatique.
A travers le parcours de vie de Nastia et Katia, Victor Remizov dresse le portrait d’une jeunesse qui cherche à se construire dans une société à deux vitesses. Sans trop de regrets, les deux cousines laissent ainsi derrière elles une petite ville sibérienne isolée et misérable dans laquelle les perspectives d’avenir sont quasi nulles pour tenter leur chance dans la mégapole moscovite, incarnation flamboyante d’un avenir meilleur pour des milliers de jeunes et d’immigrés en provenance notamment d’Asie centrale.
Tout d’abord étourdies par cette ville dans laquelle tout semble possible, grisées par ses lumières, son effervescence, son luxe et ses nombreuses promesses, Nastia et Katia déchantent à mesure qu’elles doivent se confronter aux dures réalités de la capitale. Moscou se révèle en effet cruelle, dévoilant peu à peu sa violence, sa corruption, ses mensonges et sa xénophobie.
La première partie du roman m’a véritablement emportée par sa dimension sociologique et la capacité qu’a Victor Remizov d’explorer les paradoxes de la société russe contemporaine. La seconde m’a en revanche moins plu dans la mesure où l’auteur change radicalement de registre. Il passe ainsi d’un roman d’apprentissage reposant sur une analyse sociétale très intéressante à une histoire d’amour ennuyante et caricaturale. Il faut toutefois préciser ici que je ne suis pas une bonne cible pour les histoires d’amour… Par ailleurs, je regrette le manichéisme dont il fait preuve dans le traitement de ses deux personnages principaux.
Ceci dit, je ne regrette absolument pas ma lecture car la première moitié du livre a amplement suffit à me donner envie de retrouver l’auteur et de lire son premier roman!

Iskushenie
Trad. Jean-Baptiste Godon
Photo by Evgeny GoTown.ru on Pixabay
Bonjour,
J’espère que tu vas bien aussi !
J’ai lu un avis également positif chez Eve-Yeshé. Ce titre m’intéresse d’autant plus que je connais très peu la littérature russe contemporaine.
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Comme toi je ne connais que très peu la littérature russe contemporaine (et encore moins la classique) mais j’ai vraiment très envie d’y remédier. Je serai curieuse de lire ton avis sur Devouchki au moment venu.
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Merci pour cette seconde contribution en dépit du manque de concentration ! C’est un livre qui avait attiré mon attention et dont tu parles très bien (en tout cas, la première partie semble captivante). Je suis en train de lire quelques livres de littérature russe contemporaine en ce moment ; il y a vraiment de très bonnes choses. Cela me donne envie d’en faire un billet sur le blogue d’ailleurs. Porte-toi bien et à bientôt !
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Quelle excellente idée ce billet sur la littérature russe contemporaine! Je l’attends de pied ferme 😉 A tout bientôt!
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c’est avec ce roman que j’ai découvert Remizov et il m’a plu.
Cette année j’ai lu « Volia volnaïa » la magie opère toujours j’attends un prochain opus
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Oui, j’avais lu ta chronique dans le cadre du Mois de l’Europe de l’Est. Je dois encore lire celle sur Volia volnaïa que je compte d’ailleurs aussi me procurer très prochainement! (je vais me ruiner 😉 )
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avec ce challenge ma PAL a subi une hausse phénoménale et pourtant elle était déjà débordante 🙂
je me procure souvent les livres d’occasion via Gibert Joseph car je suis boulimique en ce qui concerne les livres, donc achats parfois compulsifs 🙂
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Tiens c’est bizarre, j’aurais pu écrire exactement les mêmes mots 😄
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