J’ai lu Les femmes de Heart Spring Mountain (2019) de Robin MacArthur dans le cadre du Mois américain et en compagnie d’Ingannmic (merci Ingrid!). A mon grand regret, je n’ai pas su apprécier ce roman comme je l’aurais souhaité.
Heart Spring Mountain c’est « la source du coeur », une source qui ne se tarit jamais et qui a donné son nom à la montagne où se sont installés Ezekial Wood et sa femme Zipporah en 1803, à l’époque « où il n’y avait qu’une forêt sauvage peuplée d’Indiens Abénakis, d’ours, de wapitis et de pumas ».
Heart Spring, c’est la source de la rivière Silver Creek à l’origine du retour précipité de Vale dans le Vermont huit ans après avoir fui sa mère Bonnie et sa région natale. C’est en effet sur un pont surplombant la Silver Creek qu’en cette fin de mois d’août 2011 Bonnie a été vue pour la dernière fois, juste avant que l’ouragan Irene ne dévaste tout sur son passage.
En se jetant corps et âme dans les recherches pour retrouver sa mère et en renouant avec une tante par alliance et la belle-mère mourante de cette dernière, Vale n’a d’autre choix que de se confronter à son passé douloureux. En exhumant malgré elle certains secrets de famille, elle réveillera également son profond attachement à cette terre qu’elle avait mis tant d’énergie à fuir en s’installant à la Nouvelle-Orléans.
Les femmes de Heart Spring Mountain, ce sont Vale, Deb, Lena et Hazel, quatre femmes dont nous allons suivre la vie depuis le milieu des années cinquante jusqu’à la tragédie de la disparition de Bonnie en 2011.
En alternant de façon non linéaire les époques et les points de vue, Robin MacArthur revient sur l’histoire de trois générations de femmes qui sont nées, ont grandi, lutté et souffert dans les montagnes du Vermont. Des femmes souvent seules qui se sont cherchées et parfois perdues, des femmes qui ont aimé ou au contraire souffert de la solitude et de l’indifférence, des femmes qui sont restées dans cette région rurale isolée malgré les difficultés et d’autres qui sont parties pour tenter de se reconstruire ailleurs. En ce mois d’août 2011, trois de ces femmes se retrouvent réunies autour d’une catastrophe naturelle et humaine.
Si Les femmes de Heart Spring Mountain a beaucoup plu sur les réseaux sociaux, je dois avouer pour ma part qu’il ne me laissera pas un souvenir impérissable. Bien que les personnages créés par Robin MacArthur et les thématiques abordées soient intéressants (héritage familial, quête identitaire, appartenance à la terre), les chapitres très courts et l’alternance beaucoup trop fréquente et un peu déstabilisante entre les personnages et les époques ne m’ont malheureusement pas permis d’entrer véritablement dans le roman. L’ennui m’a parfois guettée…
Enfin, et c’est peut-être le point le plus important à l’origine de mon avis mitigé, Les femmes de Heart Spring Mountain a eu la « malchance » de passer après Ohio (2020) de Stephen Markley, un premier roman admirable dans lequel l’auteur livre une analyse fouillée et captivante de la société américaine post 11 septembre à travers le portrait de quatre adolescents devenus adultes.
Pour conclure, je vous invite à lire ici le beau billet d’Ingannmic.

Heart Spring Mountain, 2018.
Trad. France Camus-Pichon
Dommage en effet… ceci dit je peux comprendre, c’est un titre qui s’apprivoise, car la structure narrative est effectivement déstabilisante (mais c’est aussi ce qui donne son énergie au récit, je trouve) et peut parfois laisser le lecteur sur sa faim, en donnant l’impression de ne pas approfondir suffisamment chacun des personnages. Personnellement, j’ai peu à peu été emportée par son histoire, sa voix.
Ingannmic.
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J’ai effectivement parfois ressenti un manque de profondeur dans le traitement des personnages et des thématiques, pourtant très intéressants. Je persiste malgré tout à penser que j’aurais davantage apprécié ce roman si je ne l’avais pas lu si peu de temps après un autre roman américain qui, lui, m’a enthousiasmée. Je pense donc lire son éventuel futur deuxième roman histoire de confirmer ou infirmer mon premier avis.
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Je suis d’accord avec ton ressenti. et donc, je note Ohio !
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Tu fais bien!
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