J’ai lu ce roman dans le cadre du mois thématique consacré à l’Amérique latine et sur les conseils avisés d’Eva. Luz ou le temps sauvage fut une lecture addictive et romanesque à souhait mais basée sur des faits historiques douloureux et révoltants.
Luz ou le temps sauvage (2000) est le premier roman de la scénariste, autrice et militante des droits humains argentine Elsa Osorio (1952). Quatre autres titres -dont La Capitana (2012) et Double fond (2018) que j’aimerais beaucoup lire- ont depuis lors été traduits en français.
Dans ce premier roman à la trame narrative très dynamique et aux airs de polar/thriller, Elsa Osorio revient sur les années sombres de l’histoire argentine, en particulier sur les nombreuses abominations perpétrées par la junte militaire au pouvoir entre 1976 et 1983.
A travers les portraits et les parcours de vie entremêlés de quatre femmes -une militante et révolutionnaire, une ancienne prostituée devenue l’amante d’un militaire proche du pouvoir, une fille d’un tortionnaire idolâtrant ce dernier jusqu’à la nausée et une jeune fille volée à ses parents à la naissance-, l’autrice dénonce l’ignominie: les arrestations et incarcérations arbitraires, la torture, la disparition de dizaines de milliers de « subversifs », le vol des enfants des opposants politiques ainsi que l’impunité qui a longtemps rongé la société argentine.
Il est aujourd’hui reconnu que trente mille personnes ont disparu pendant le régime de terreur entre 1976 et 1983. Selon les estimations de l’organisation des Grands-mères de la place de Mai, environ cinq cents bébés -arrêtés avec leurs parents ou nés en captivité- ont par ailleurs été volés aux opposants politiques et adoptés sous une fausse identité par des militaires et des familles proches du pouvoir.
Dans Luz ou le temps sauvage, Elsa Osorio retrace le destin de l’un de ces enfants depuis sa naissance dans l’un des nombreux centres de détention clandestins de la dictature jusqu’à ses recherches pour retrouver un membre de sa famille biologique en passant par son enfance et son adolescence au sein d’une famille puissante comptant parmi ses membre l’un des plus hauts dirigeants de la junte militaire.
Si elle dénonce les pires atrocités de la dictature, Elsa Osorio questionne également les notions de mensonge et de vérité, dit la culpabilité, les remords et la honte mais aussi l’amour et l’amitié à travers les portraits de deux personnages touchants qui, une fois confrontés à la terrible réalité, iront à l’encontre de ce qui est attendu d’eux.
Luz ou la vie sauvage commence par la fin avant de remonter le temps, en alternance entre présent et passé, deuxième et troisième personnes. Un roman rythmé et très efficace qui se lit en quasi apnée.

A veinte años, Luz (1998)
Trad. François Gaudry
Photo: Casa Rosada, siège du gouvernement argentin à Buenos Aires
© Herbert Brant / Pixabay
Toujours de très bons conseils Eva 😉
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Je confirme. Elle a d’ailleurs déjà fait exploser ma pal pour les prochaines feuilles allemandes!
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Pas sympa pour nos finances Eva 😉
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Je te le fais pas dire! 😄
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J’ai été passionnée par ce sujet il y a quelques années et j’ai suivi de près le combat des grands-mères et les derniers documentaires où les enfants retrouvent enfin leurs familles biologiques (test Adn) un passé très douloureux ..
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Je m’y étais intéressée aussi il y a quelques années. J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque mais je vais l’acheter pour ma fille. C’est un bon roman pour qui souhaite se familiariser avec l’histoire argentine, et particulièrement avec les années 1976-1983.
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le sujet me plaît beaucoup et ce roman est dans ma PAL pour le challenge 2022 🙂
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Parfait!
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Tu n’es pas la seule à en faire des éloges ! Ca donne envie de découvrir ce livre !
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