Le petit joueur d’échecs · Yôko Ogawa

Lorsque Eva et Patrice ont proposé une lecture commune en hommage à Goran, grand amateur de littérature japonaise, je n’ai pas hésité.

Autrice japonaise très prolifique, Yôko Ogawa (1962) a publié une multitude de nouvelles, d’essais, de novellas ainsi que de nombreux romans dont douze ont à ce jour été traduits en français.

Le petit joueur d’échecs (2013) retrace l’histoire d’un jeune garçon sensible et solitaire doté d’un étrange handicap physique. Lorsqu’il fait la rencontre d’un homme obèse vivant dans un bus, sa vie jusqu’alors silencieuse, triste et monotone prend une tournure inattendue. Entre le petit orphelin très introverti recueilli par ses grands-parents et l’ancien chauffeur de bus devenu gardien dans un foyer de jeunes travailleurs naît une profonde et touchante relation basée sur l’apprentissage et l’amour des échecs. Jusqu’à ce que le malheur vienne à nouveau frapper.

« Grandir est un drame. »

Yôko Ogawa a incontestablement une belle écriture; elle aborde avec poésie et douceur des thématiques difficiles, excelle à retranscrire l’étrange et le merveilleux tout en instaurant une atmosphère parfois très pesante liée à l’omniprésence des thématiques de l’enfermement (physique et psychologique), du deuil, de la solitude et du silence.

Malgré un début prometteur et émouvant, mon intérêt s’est étiolé après seulement une petite centaine de pages. J’ai frôlé la claustrophobie avant de me lasser de la lenteur, des répétitions, des tactiques de jeu et des mouvements des pions sur l’échiquier et enfin de cette atmosphère flirtant avec l’irrationnel, le surréel, que je ne parviens décidément pas à apprécier.

Cette lecture très mitigée m’aura néanmoins permis de faire une première incursion dans cette littérature japonaise qui plaisait tant à Goran. Une lecture à la saveur particulière que je suis heureuse d’avoir faite.

Note : 2 sur 5.
Seuil, mars 2013, 336 pages.

Neko wo Daite Zô to Oyogu (2009)
Trad. Martin Vergne







Photo © Ernesto Velázquez Pixabay

12 réflexions au sujet de “Le petit joueur d’échecs · Yôko Ogawa”

  1. Nous avons repris la même citation, également mentionnée par Patrice & Eva ! J’ai bien aimé ma lecture, je suis plutôt bon public de ce genre d’atmosphère étrange et, c’est vrai, un peu anxiogène..

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    1. J’ai beaucoup aimé le début mais ensuite malheureusement j’ai décroché, c’était beaucoup trop lent et répétitif pour moi… Un peu trop étrange aussi. Ceci dit, je suis heureuse de l’avoir lu car ainsi j’ai pu me faire une toute petite idée de ce qui plaisait tant à Goran. Et rien que pour ça, ma lecture en a valu la peine.

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    1. Il me tenait très à coeur de le terminer même si j’ai parfois beaucoup peiné tant le tout me paraissait répétitif et pas très intéressant. Le début -la rencontre et la relation avec le maître- m’a en revanche beaucoup plu, c’est avec l’apparition de l’automate que j’ai décroché…

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  2. Je peux comprendre ton ressenti à la lecture de ce livre, mais on se rejoint sur la qualité de l’écriture et la capacité de l’auteure à nous restituer cette atmosphère pesante. Je me suis quant à moi laissé embarquer dans cette lecture grâce notamment au style de Yôko Ogawa. Encore merci d’avoir participé à cette lecture commune !

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