Le temps, le temps · Martin Suter

J’avais prévu de lire ce roman en novembre 2020 mais le temps a eu raison de moi… C’est maintenant chose faite.

Il était vraiment temps que je découvre enfin l’univers de mon compatriote, le romancier et scénariste suisse allemand Martin Suter! Depuis la parution de son premier roman Small World (1997), Martin Suter (1948) a écrit dix romans et une série policière composée à ce jour de six enquêtes. Tous ses romans ont été traduits en français et plusieurs d’entre eux ont également été adaptés au cinéma et à la télévision.

Gegenwart, Vergangenheit, Zukunft: alles Mumpitz. Die Zeit existiert nicht. »

(Présent, passé, futur : une blague. Le temps n’existe pas.)

Le temps, le temps (2013) est un roman insolite dans lequel Martin Suter nous plonge dans la vie de deux hommes que tout sépare si ce n’est leur désespoir commun face au décès prématuré de leur épouse.

Peter Taler, comptable de quarante-deux ans, n’a plus goût à rien depuis que sa femme Laura a été tuée devant la porte de leur immeuble un an plus tôt. Retrouver son meurtrier est la seule raison qui le maintient encore en vie. En face de chez lui habite Albert Knupp, un octogénaire revêche et un brin excentrique qui s’est mis à dos la totalité du voisinage depuis le décès de son épouse vingt ans auparavant. Ne s’étant jamais remis de sa perte et persuadé que le temps n’existe pas, Knupp s’est mis en tête de retrouver Martha et de pouvoir modifier le cours de leur destin en reproduisant dans les moindres détails une journée heureuse vécue plus de vingt ans plus tôt. Grâce à un tour de passe-passe, il réussit à embarquer Peter Taler dans son projet follement surréaliste.

Voilà donc nos deux illuminés liés pour le meilleur et surtout pour le pire dans une incroyable course contre la montre afin de reconstituer, deux cents photos à l’appui, les moindres détails de la maison et du quartier tels qu’ils étaient vingt ans plus tôt. Manigances, mensonges et trahison seront au rendez-vous.

Si j’ai refermé le roman avec le sourire aux lèvres, ma lecture fut parfois laborieuse. Après un début prometteur, j’ai frôlé l’abandon en raison de la lenteur de l’intrigue, du manque de dynamisme et des (trop) nombreuses descriptions relatives à l’avancée des travaux de reconstitution. Mais je voulais tout de même connaître le fin mot de l’histoire. Et grand bien m’en a pris car le double dénouement, aussi inattendu que touchant, a grandement contribué à sauver ma lecture. Je n’en ai donc pas encore fini avec Martin Suter…

Note : 3 sur 5.
Diogenes, septembre 2012, 305 pages.


Lu dans le cadre du mois thématique Les feuilles allemandes

11 réflexions au sujet de “Le temps, le temps · Martin Suter”

    1. La reconstitution des environs était pour moi beaucoup trop détaillée et a fini par me lasser mais je n’en garderai pas un mauvais souvenir de lecture pour autant. Les deux hommes sont malgré tout attachants et puis cette double fin inattendue et réussie (la résolution du meurtre que je n’attendais plus + la réussite ou non du projet de Knupp) m’a fait oublier le reste…

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  1. Le seul livre que j’aurai lu en ce mois de novembre est aussi de Martin Suter. Il s’agit de Le diable de Milan. Je m’essoufle un peu par moment, mais l’ensemble me plaît davantage que celui que j’ai lu l’année dernière, Le dernier des Weinfeldt, qui m’avait un peu ennuyée, situé dans un milieu qui m’est totalement étranger et dont les personnages m’avaient paru peu attachants.

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  2. Oui, et il n’est pas fini! Il me reste encore deux billets à publier (je ne suis pas très bien organisée…).

    « Les feuilles allemandes » avec le Caribou et Cendrillon, c’était bien! On vous retrouvera avec grand plaisir l’année prochaine 🙂

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