Am dunklen Wasser · Eva Almstädt

J’ai acheté ce polar (ou Krimi comme disent les germanophones) lors de mes vacances en Frise du Nord à la mi-septembre. J’ai fait plusieurs descentes dans la grande et jolie librairie du centre de Husum (il me fallait un abri contre la pluie) dont la quantité indécente de tentations m’a fait tourner la tête. Inutile de le nier : je n’ai aucune volonté. Je n’ai donc même pas essayé de faire semblant. La pêche fut bonne et je me suis régalée avec cette première prise à la saveur très Frise du Nord.

La Hambourgeoise Eva Almstädt (1965) est l’autrice à succès d’une série de romans policiers comptant à ce jour dix-sept (!) tomes consacrés à Pia Korittki, commissaire de police à Lübeck. Am dunklen Wasser (2022) -littéralement Au bord de l’eau sombre– est le premier volet de sa toute nouvelle série intitulée Akte Nordsee (Dossier mer du Nord) consacrée à un duo improbable formé d’une jeune avocate éleveuse de moutons et d’un journaliste chasseur de scoop engagé dans une feuille de chou locale.

Bien que cette nouvelle série se déroule toujours dans le Land du Schleswig-Holstein (en rose clair/foncé sur la carte), Eva Almstädt a décidé de quitter Lübeck et la mer Baltique pour mettre le cap sur la Frise du Nord et la mer des Wadden (en rose foncé sur la carte).

Depuis la mort accidentelle de ses parents alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille, Fentje Jacobsen vit avec son frère, sa nièce et ses grands-parents dans la ferme familiale sur la presqu’île d’Eiderstedt. Parallèlement à ses activités d’éleveuse de moutons, elle travaille comme avocate et accueille ses clients directement à la ferme où elle a installé ses bureaux.

Entre son grand-père qui a du mal à accepter de lever le pied malgré les injonctions strictes de son médecin et sa grand-mère qui souffre d’un début de démence sénile et ne cuisine plus que des plats sucrés au grand désespoir de toute la famille, entre la prise en charge de sa nièce adolescente dont le père n’est que très rarement présent et ses tâches liées à ses activités d’éleveuse de moutons et d’avocate, la vie de Fentje est loin de ressembler à un long fleuve tranquille. Lorsqu’un matin elle découvre, totalement sonné et légèrement amnésique, un inconnu couché au beau milieu de l’un des prés où broutent ses moutons, sa vie se complique encore un peu davantage.

Qui a dit que la vie dans la campagne frisonne était synonyme de calme plat et d’ennui mortel? Pas Eva Almstädt en tous cas car il s’en passent des choses dans ce coin paumé du nord de l’Allemagne! Non seulement une jeune et belle enseignante est retrouvée pendue à un arbre dans son jardin mais deux jeunes filles disparaissent de façon inquiétante du pensionnat très sélect du coin. Lorsque Fentje est engagée par le compagnon de l’enseignante décédée -qui n’est autre que l’amnésique des prés-, elle met tout en oeuvre pour le sortir des griffes de la police qui, persuadée de sa culpabilité, l’a arrêté fissa. Dans sa quête de la vérité, elle croise la route de Niklas John, un bellâtre quelque peu imbu de sa personne mis sous pression par sa hiérarchie qui le somme de dénicher un fait divers pour remplir les rubriques du journal local. Malgré leurs nombreuses divergences, Jacobsen et John finissent par s’associer.

Bien que l’intrigue criminelle soit légère et les fausses pistes pas spécialement fines, j’ai été enchantée de lire un polar se déroulant dans la région que je venais de visiter. L’écriture, bien que simple, est agréable et teintée de beaucoup d’humour. Am dunklen Wasser est un polar régional gentillet qui ne conviendra pas aux amateurs de sensations fortes mais qui m’a suffisamment plu pour me donner envie de lire la suite des aventures de Fentje Jacobsen et Niklas John.

Pour finir, je ne résiste pas à publier ci-dessous quelques-une des photos que j’ai prises lors de mes vacances frisonnes et qui illustrent certains des lieux mentionnés dans le roman. La photo au début de mon billet représente la Seebrücke Schobüll où la meilleure amie de Fentje s’est noyée par le passé. Je m’y suis rendue à pied dès le lendemain de mon arrivée à Husum. Cet endroit serait truffé de caméras de surveillance…

Note : 3 sur 5.
Lübbe, mai 2022, 412 pages.



Deuxième lecture dans le cadre des Feuilles allemandes.

10 réflexions au sujet de “Am dunklen Wasser · Eva Almstädt”

  1. Heureusement qu’ils existent ces abris contre la pluie 😁
    Comme tu le sais, l’auteure est déjà sur ma liste, je suis assez tentée par sa série avec Pia. Même si avec ses 17 tomes c’est comme ouvrir la boîte de Pandore…

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  2. Merci pour les photos qui nous font voyager depuis chez nous. Pour ma part, je connaissais la série de polars de Nele Neuhaus (chez Actes Sud) dont les intrigues se déroulent dans la région de Francfort-sur-le-Main. A part ça, je ne connais pas grand-chose à la littérature policière allemande

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