A l’heure où tout le monde ou presque se précipite sur Le Silence et la Colère (2023), le très attendu deuxième volet de la nouvelle saga familiale et historique de Pierre Lemaitre, je viens d’en terminer le premier. L’avantage de traîner? Pouvoir enchaîner avec la suite sans devoir se morfondre pendant un an!
Après Les enfants du désastre, sa captivante trilogie de l’entre-deux-guerre composée de Au revoir là-haut (2013), Couleurs de l’incendie (2018) et Miroir de nos peines (2020), Pierre Lemaitre (1951) revient avec une tétralogie consacrée aux Trente Glorieuses.
Le Grand Monde (2022) débute en 1948 à Beyrouth. C’est là, lors de la traditionnelle procession annuelle en l’honneur de « Les savons du Levant », sa très prospère entreprise familiale, que nous faisons connaissance avec Louis Pelletier, sa femme Angèle et leurs quatre enfants dont certains ont fait le voyage depuis Paris pour l’occasion.
Jean alias Bouboule est un éternel incompris, un mal-aimé et un incapable de premier ordre. Il est marié à Geneviève, une véritable peste, de premier ordre elle aussi. Si sa position d’aîné le prédestinait tout naturellement à reprendre un jour les rênes de l’entreprise familiale, il a fallu se rendre à l’évidence: avec lui aux commandes, la savonnière fonçait droit dans le mur. Suite à un fâcheux incident, il quitte Beyrouth et s’installe, plein d’espoir, à Paris où il retrouve son frère François que toute la famille croit étudiant à l’Ecole Normale Supérieure. Or l’enfant prodige a débuté une carrière en tant que journaliste aux faits divers. Quant à Etienne, le benjamin des frères Pelletier, un « idéaliste sans idéal », il suit son amoureux à Saigon alors en pleine guerre d’Indochine. Hélène enfin, la cadette du clan Pelletier, se morfond à Beyrouth et ne rêve que d’une seule chose: s’enfuir de chez ses parents qu’elle ne supporte plus. Tout ce petit monde tente tant bien que mal (plutôt mal que bien d’ailleurs) de s’adapter à son nouvel environnement et de s’arranger avec ses petits ou grands secrets.
Le Grand Monde est un premier volet foisonnant et palpitant dans lequel Pierre Lemaitre nous sert deux intrigues parallèles et nous emmène de Beyrouth à Paris et Saigon sur les traces des quatre enfants Pelletier. Si l’humour est omniprésent grâce à une importante galerie de personnages truculents, il n’en brosse pas moins un portrait intéressant et bien documenté de toute une époque.
Un régal de lecture, vivement la suite!

Ce premier volet est emballant, n’est-ce pas ? Je l’ai fini il y a une quinzaine, mais je suis en retard dans mes chroniques, hélas !
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Très emballant en effet! Je me réjouis de lire ton avis bientôt.
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