Après trois abandons fulgurants en quelques jours, je commençais à douter et à me demander si j’allais pouvoir me remettre en selle. C’est alors que j’ai eu la très bonne idée de me tourner vers la littérature américaine.
Pour son troisième roman après Retour à Little Wing (2014) et Des hommes de peu de foi (2016), l’auteur américain Nickolas Butler (1979) s’est inspiré de faits réels pour brosser dans Le petit-fils (2020) le très beau portrait d’une famille confrontée aux dérives de la religion.
Trois ans après le décès de leur fils unique alors qu’il n’était encore qu’un bébé, Lyle et Peg ont le bonheur de recueillir Shiloh, un nouveau-né dont la mère de quinze ans ne peut pas s’occuper. Leur vie reprend sens grâce à cette petite fille qu’ils n’ont depuis ce jour jamais cessé d’aimer de façon inconditionnelle, y compris pendant les années les plus chaotiques de son adolescence. Près de quinze ans après avoir quitté la maison, la voilà de retour chez ses parents désormais retraités, accompagnée de son fils de cinq ans, Isaac.
Lyle et Peg mènent une vie de retraités simple mais heureuse dans leur petite ville du Wisconsin, une vie rythmée par les récoltes du verger géré par un très vieux couple auquel Lyle donne un coup de main, les messes du dimanche, les visites à et de quelques rares mais véritables amis et enfin et surtout la présence quotidienne de leur petit-fils avec lequel Lyle entretient une relation lumineuse et privilégiée. L’arrivée en ville d’un prédicateur très charismatique va toutefois radicalement et irrémédiablement bouleverser l’harmonie familiale. Jusqu’au drame.
Si les dérives de la religion constituent le coeur du roman, Nickolas Butler ne s’intéresse pas aux mécanismes de la manipulation psychologique et ne s’attarde pas non plus sur les méfaits et les dangers d’une foi poussée à l’extrême. Il évoque en revanche avec justesse et beaucoup de sensibilité le sentiment d’impuissance qui ronge les proches des personnes sous emprise psychologique tout en s’intéressant à d’autres aspects de leur vie quotidienne.
Malgré la gravité des thèmes abordés dans les deux intrigues parallèles, Le petit-fils est un roman profondément humain, empreint d’une grande douceur et d’une tendresse infinie. Un magnifique roman sur la puissance des liens familiaux, de l’amour et de l’amitié.

Little Faith (2019)
Traduit de l’anglais (USA)
par Mireille Vignol
Photo ©David Mark, Pixabay.
La littérature américaine (la bonne) est souvent idéale pour venir à bout des pannes de lecture… J’avais beaucoup aimé ce roman et ses personnages.
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J’aime beaucoup la littérature américaine, j’aurais dû y penser plus tôt!
Ce roman est vraiment beau et le personnage du grand-père est particulièrement touchant. As-tu lu les deux autres romans de l’auteur?
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J’ai lu (c’était le premier paru en français, je crois) Retour à Little Wing que j’avais beaucoup aimé aussi.
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Je suis curieuse de savoir quels livres tu as abandonnés…
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Deux thrillers domestiques anglais (« Te laisser partir » de Clare Mackintosh et « Rentre avant la nuit » de Lisa Jewell) et un roman australien (« La battue » de Rohan Wilson) que je voulais lire dans le cadre de l’année thématique consacrée aux minorités ethniques, malheureusement l’écriture très particulière ne m’a pas plu du tout.
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Ouf, pas dans ma PAL !
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Ton avis fait très envie.. J’avais bien aimé Retour à Little Wing, mais ne suis jamais revenue vers cet auteur, bien qu’ayant repéré ce titre. Un oubli à réparer..
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Oh oui, à réparer. D’autant plus si tu as aimé le premier roman de l’auteur (que je n’ai pour ma part pas lu).
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J’ai lu les deux premiers titres traduits en français de cet auteur et puis plus rien, celui-ci me semble un bon choix pour le retrouver.
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Oh oui! D’autant plus si tu as lu et apprécié ses deux premiers romans (que je n’ai pas lu pour ma part).
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