Les eaux sauvages · Kurt & Ellie Johnson

N’étant pas une amatrice de romans d’amour, j’ai ressenti une pointe d’appréhension en ouvrant Les eaux sauvages. Cette appréhension s’est toutefois très vite envolée à la lecture de cet incroyable périple en canoë au coeur des vastes étendues sauvages du Grand Nord canadien.

A tout juste dix-sept ans, Ellie Johnson a descendu les 750 km de la Thelon River en canoë en compagnie de trois autres jeunes femmes. Pendant tout le mois que dura leur périple estival, elles n’ont croisé personne et étaient entièrement livrées à elles-mêmes. En partie inspiré de cette expérience, Les eaux sauvages (2023) se veut un hommage à la nature sauvage et à la passion pour le canoë qu’elle partage avec son père Kurt.

Kurt et Ellie Johnson signent avec Les eaux sauvages un roman poignant dans lequel ils relatent la tragédie à laquelle se retrouvent confrontées Lee et Holly, deux jeunes étudiantes à l’Université de Brown à Providence/Rhode Island, lors de leur descente de la Thelon River pendant leurs vacances estivales.

Ecrit à la première personne du singulier du point de vue de Lee, le roman alterne entre le présent et le passé, entre les innombrables difficultés liées à la descente de la Thelon River et la jeunesse de deux jeunes femmes que tout oppose mais qui se sont trouvées, complétées et profondément aimées.

L’omniprésence de la nature confère au roman une dimension nature writing très appréciable à laquelle s’ajoutent des parties plus introspectives, des souvenirs de leur enfance et de leur jeunesse ainsi que de leur trop courte histoire commune. Enfin, Lee nous confie ses rêves sur ce qui aurait pu être mais ne sera jamais.

Les eaux sauvages est un roman émouvant, une belle histoire d’amour, de survie et de résilience au coeur de la nature sauvage des Territoires du Nord-Ouest canadien.