Rachel et les siens · Metin Arditi

Pour découvrir enfin Metin Arditi qui figurait depuis belle lurette sur ma liste d’auteurs à lire, j’ai choisi Rachel et les siens, un roman qui m’intéressait tout particulièrement en raison de sa dimension à la fois historique, politique et artistique. Malheureusement, cette première lecture ne m’a que moyennement convaincue.

Le physicien et romancier suisse d’origine turque Metin Arditi (1945) a publié à ce jour une quinzaine de romans, deux récits et plusieurs essais. Dans Rachel et les siens (2020) il revient sur l’histoire tragique de la Palestine au XXème siècle à travers la vie d’une dramaturge juive de Jaffa.

En sept parties et un épilogue couvrant soixante-cinq ans entre 1917 et 1982, Metin Arditi relate quelques étapes décisives de l’histoire de la Palestine en se positionnant du côté d’une famille juive ayant toujours vécu en parfaite harmonie avec ses voisins arabes. De Jaffa à Genève en passant par Istanbul et Paris, il nous emmène sur les traces de Rachel, une fillette aimant raconter des histoires devenue à l’âge adulte une dramaturge acclamée internationalement.

S’il a le grand mérite de rappeler les événements à l’origine du conflit israélo-palestinien, Rachel et les siens manque selon moi malheureusement de densité historique et de profondeur psychologique. Les événements historiques, bien que très intéressants, sont ainsi trop souvent survolés en raison notamment de chapitres très courts et de fréquents sauts temporels de plusieurs années. Quant aux personnages, insuffisamment creusés, ils peinent à convaincre et n’inspirent pas spécialement l’empathie. Enfin, la question de la culture en tant que vecteur politique aurait mérité selon moi un traitement plus approfondi.

Une première lecture pas déplaisante mais beaucoup trop légère à mon goût.

Note : 2 sur 5.
Grasset, septembre 2020, 504 pages.

Deuxième lecture dans le cadre du « Printemps des artistes » organisé par La Bouche à Oreilles.

9 commentaires sur “Rachel et les siens · Metin Arditi”

  1. Bonjour Fabienne, merci pour cette participation au Printemps des artistes! Je vois que l’héroïne est une dramaturge de renom. Désolée que cette lecture n’ait pas été à la hauteur de tes espérances… Bonne journée à toi !

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    1. Je n’ai pas détesté, loin de là, mais au vu de la complexité des événements historiques abordés je m’attendais à quelque chose de plus dense. J’ai trouvé le tout intéressant mais bien trop léger à mon goût. J’ai d’ailleurs ressenti un peu la même chose récemment avec « L’oiseau bleu d’Erzeroum » de Ian Manook.

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      1. Je ne me souviens pas avoir ressenti les choses de cette manière mais peut-être parce que j’ai trouvé que de cette façon, Metin Arditi présentait aussi les choses pour ceux qui ne connaissent pas par cœur ces événements, les rendaient accessibles dans leur complexité. Et je crois que les personnages m’avaient touchée. M’enfin, c’est le jeu, on ne peut pas plaire à tout le monde 😉

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  2. Quand je lis la description du livre, on peut dire que l’idée de départ est ambitieuse ! Et ça m’aurait presque envie de le noter tout de suite. Tu vas m’épargner cela :-). J’ai lu « Le Turquetto » d’Arditi qui m’avait bien plu même si, exactement comme toi, j’avais trouvé que certains personnages auraient gagné à être creusés davantage et qu’ils n’inspirent pas l’empathie (ce sont les mêmes mots que j’employais, c’est amusant) – https://etsionbouquinait.com/2017/07/24/metin-arditi-le-turquetto/. Merci pour cet avis très bien étayé !

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  3. La présentation en 4ème m’avait enthousiasmée en effet. Au vu de la complexité de la thématique abordée, je m’attendais à une analyse historique un peu plus poussée. Le style très accessible, comme tu l’as écrit très justement, m’a un peu surprise aussi, j’avoue. Après, ce ne fut pas une mauvaise lecture, loin de là, c’est juste moi qui en attendais trop. Je tenterai peut-être quand-même « Le Turquetto » pour la prochaine édition du Printemps des artistes.

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