Lors de mon voyage de près de trois semaines en Malaisie cet été, je n’ai évidemment pas fait l’impasse sur les librairies même si, avec une valise frôlant l’explosion suite à de nombreux achats en Malaisie et en Thaïlande, j’ai dû me montrer raisonnable: seuls deux livres, mais choisis avec soin et écrits par des auteurs malaisiens, sont finalement repartis avec moi.
Hades (2023), le premier roman de l’enseignante d’anglais malaisienne Aishah Zainal (1997), traite de l’exclusion, de l’invisibilité et de la pauvreté à travers le parcours difficile et semé d’embuches de deux adolescents de seize ans relégués en marge de la société.
Kei est un éternel troublemaker, Maryam une toute jeune maman d’un petit garçon de trois ans, Ishak. Kei a grandi sous les coups et la violence d’un père alcoolique, Maryam a été rejetée par sa mère lorsque cette dernière a constaté sa grossesse. Aveugle d’un oeil suite à un coup de trop, Kei se sert du mépris, du rejet et de la terreur qu’il inspire pour avancer dans la vie en provoquant les autres, en refusant de se soumettre aux normes dominantes et en se bagarrant. Maryam, considérée non plus comme une « simple » psycho depuis qu’elle a donné naissance à son fils mais comme une dirty psycho, se mure dans le silence et la solitude tout en rêvant secrètement de pouvoir un jour travailler dans une boulangerie. Lorsque Kei emménage avec sa mère dans un appartement miteux dans un quartier défavorisé d’une grande ville, Kei et Maryam non seulement deviennent voisins mais se retrouvent dans la même classe.
Le roman se déroule en 2012 et alterne entre le quotidien de Kei et sa mère et celui de Maryam, son fils et sa tante qui les a recueillis et tente de les soutenir du mieux qu’elle peut. D’une plume fluide et sans aucun pathos, Aishah Zainal raconte de façon réaliste, et en recourant à quelques mots malais, le quotidien des laissés-pour-compte et les difficultés qu’ils rencontrent pour s’intégrer dans une société qui les rejette tout en se penchant sur la violence exercée par les hommes sur les femmes et les enfants.
Un premier roman prometteur porté par des personnages touchants.

297 pages
© ChristianEnengl / Pixabay

Je n’ai jamais croisé ce roman auparavant. ça a l’air bien dur comme histoire, a priori je ne suis pas attirée. Mais j’aime quand il y a des mots malais – comme j’ai aussi voyagé par là, j’en comprends certains.
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La toile de fond est dure mais le roman n’est pas plombant pour autant. Certains passages sont beaux et très touchants.
Il va falloir que j’aille lire tes comptes-rendus sur la Malaisie!
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c’est toujours passionnant de découvrir un pays à travers des livres .
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Oui, je suis bien d’accord.
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Merci pour la découverte 🙂
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Avec plaisir 🙂
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Tu as en effet été très raisonnable, je t’admire ! J’imagine que le roman est en anglais ?
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Tout le mérite revient à ma valise, je suis bien incapable d’être raisonnable 😅 Oui, le livre est en anglais. Je ne sais pas du tout si une traduction en français est prévue.
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😀
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J’aime bien aussi visiter les librairie quand je voyage à l’étranger. Evidemment tu étais tributaire de la place disponible dans ta valise. Ce premier roman semble quand même assez dur. J’imagine qu’il s’agit d’une traduction en Anglais. Merci pour la découverte.
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Je fais encore trop souvent la même erreur: partir en voyage avec trop de livres (que je ne lirai finalement pas) et ne plus avoir suffisamment de place, ou plutôt de poids, pour en acheter de nouveaux. Oui, le livre est en anglais (VO). Je ne sais pas si une traduction en français verra le jour.
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J’utilise une liseuse dans ces cas là.
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C’est une très bonne solution! Je ne lis pas en version électronique (j’ai tenté mais ça ne me convient pas) alors il ne me reste plus qu’à apprendre à être plus raisonnable 🙃
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3 semaines en Malaisie, ça fait rêver ! C’est aussi une étape obligatoire pour moi, la visite des librairies en voyage et bien sûr, revenir avec quelques livres du pays pour prolonger le voyage du canapé.^^ Ça parle tout de suite mieux qu’avant le voyage d’ailleurs. Bon, tu n’as pas fait dans le léger d’un point de vue thématique, mais ce sont des facettes d’un pays dont on ne se rend pas forcément bien compte en tant que touriste donc ce n’est pas plus mal.
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Tu as entièrement raison et quand l’intrigue se déroule dans des lieux qu’on a eu l’occasion de visiter, c’est encore mieux 😊 Ce ne fut pas le cas avec ce roman-ci mais j’y ai retrouvé en revanche d’autres mentions (mets, habitudes, langage) qui me sont plus familières. J’ai eu le grand plaisir cet été de renouer avec une amie malaisienne très chère que je n’avais plus revue depuis de nombreuses années et de parcourir le pays avec elle, ce voyage restera dans les annales…
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Comme je suis restée en Bretagne essentiellement cet été, j’ai pu passer par de nombreuses librairies très sympas et ne pas être vraiment raisonnable ! Mais trois semaines en Malaisie, ça fait rêver !
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Je m’imagine tout à fait à ta place en train de faire un carnage…
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Merci pour cette découverte, je n’avais jamais entendu parler de ce livre ! Cela me fait penser au projet « From and About Asia » de Meonicorn, de la chaîne YouTube The Booksh Land… Sans doute de quoi faire de belles découvertes 🙂
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Avec plaisir 🙂 Il s’agit d’un premier roman, paru en 2023. Je n’en avais pas entendu parler non plus avant de le voir dans une librairie de Kuala Lumpur. Merci pour l’info sur « From and About Asia », je ne manquerai pas d’aller y jeter un oeil.
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Je ne crois pas avoir lu de livre malais jusqu’à présent et si celui-ci n’est pas traduit, je ne pourrai toujours pas le faire.
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C’était ma première lecture malaisienne pour moi aussi. Les livres de Tash Aw sont traduits en français par contre, j’ai d’ailleurs acheté l’un de ses romans (en VO).
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