Amatrice de romans familiaux, je ne pouvais qu’être intriguée par ce roman américain dans lequel tous les travers d’une famille se révèlent subitement lors de retrouvailles dans la maison de vacances familiale.
Après son recueil de nouvelles Le paradis des animaux (2015), l’auteur américain David James Poissant (1982) revient avec Un bel esprit de famille (2023), un premier roman remarquable dans lequel il brosse le portrait tout en finesse d’une famille américaine dysfonctionnelle dont l’apparente harmonie vole en éclats à la suite d’un tragique accident et d’une décision parentale controversée.
« La maison doit disparaître, la page cornée doit être lissée, la reliure de leur ancienne vie aplanie. »
C’est au bord du paisible Lake Christopher dans le massif des Blue Ridge Mountains en Caroline du Nord que Richard et Lisa Starling, universitaires à la retraite, ont décidé de convier leurs deux fils trentenaires et leurs conjoints pour une semaine au calme, loin de l’agitation urbaine et du stress de leur quotidien. Mais les retrouvailles familiales dans leur maison du lac -un mobile-home réaménagé trônant fièrement au sommet de la petite colline surplombant le lac- vont rapidement tourner au vinaigre.
Lorsqu’une tragédie vient briser le silence et la quiétude des lieux, l’harmonie familiale vole en éclats. A la violence du drame s’ajoute par ailleurs le choc, pour les deux fils Starling, de l’annonce de la vente imminente de la maison du lac, ce lieu de vacances emblématique appartenant à la famille depuis des décennies et empli de souvenirs heureux.
Le tragique accident dont sont témoins les Starling agit comme un véritable déclencheur qui, couplé à une décision parentale unilatérale et controversée, révèle progressivement les travers de chacun. Le fragile équilibre est rompu, la façade se lézarde, les non-dits sont dévoilés et les secrets explosent.
David James Poissant nous plonge de façon très convaincante au coeur de l’intimité d’une famille dysfonctionnelle et dissèque avec beaucoup d’acuité la complexité des relations familiales tout en brossant des portraits individuels fort réussis de personnages ployant sous le fardeau de leurs secrets, leurs peurs et leurs hontes. Il évoque par ailleurs également une certaine frange de la société gangrenée par l’homophobie et la bigoterie et aborde les convictions politiques des uns et des autres à l’heure du trumpisme.
Un bel esprit de famille est un très bon premier roman et David James Poissant un auteur à suivre.

Lake Life (2020)
Traduit de l’anglais (USA)
par Stéphane Roques
Image by Wayne Porter from Pixabay
J’adore les histoires de famille ! Je retiens le titre et le nom de l’auteur.
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Moi aussi! Et celle-ci est particulièrement réussie dans le genre famille dysfonctionnelle.
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Tu devrais retrouver toute la sensibilité de l’auteur dans son recueil de nouvelles Le paradis des animaux, qui est également superbe.
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A mon grand regret je n’accroche pas avec les nouvelles. Mais je me jetterai sans hésiter sur son prochain roman!
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J’avais mis « Le paradis des animaux » sur ma PAL (et il y est toujours – trop de choses à lire) et celui-ci me tente aussi…
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L’éternel problème de la pal qui engraisse à vue d’oeil…
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Quel enthousiasme ! Ajouté au fait que j’ai beaucoup aimé Le paradis des animaux, je ne peux que noter ce titre…
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Malheureusement, j’ai du mal avec les nouvelles. Je me serais jetée sur « Le paradis des animaux »!
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J’avais beaucoup aimé Le paradis des animaux. Là, le sujet me fait irrésistiblement penser à Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard, un coup de coeur pour moi…
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Je n’ai pas lu le Joyce Maynard que tu mentionnes, ni « Le paradis des animaux » car j’ai du mal avec les nouvelles, mais je serais curieuse de connaître ton avis sur ce roman. Pour ma part, j’attends le suivant de pied ferme.
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Je découvre l’auteur qui visiblement plait … Je suis curieuse par conséquent de découvrir cette famille dysfonctionnelle !
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C’est un très bon premier roman selon moi, d’une grande finesse psychologique. Je serais curieuse de connaître ton avis.
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