Les fantômes ne pleurent pas · Ane Riel

Ayant beaucoup apprécié Résine (2021) il y a deux ans, je me réjouissais de lire le nouveau roman d’Ane Riel. La barre était haute…

Dans son quatrième roman et le deuxième traduit en français, l’autrice danoise Ane Riel (1971) nous plonge dans le quotidien morne d’Alma, une vieille femme sourde atteinte d’Alzheimer qui vit dans le silence et la solitude la plus absolue depuis que son mari Otto est décédé. Seules les aiguilles de la vieille horloge de Bornholm dont elle doit remonter le mécanisme tous les soirs avant de se coucher rythment ses longues journées monotones. « Le temps faisait du surplace. » Jusqu’au jour où l’arrivée inopinée dans le voisinage d’un petit garçon et de son chien viennent égayer son quotidien et redonner un souffle à son existence.

Huis-clos convaincant et habilement construit autour d’une triple temporalité non linéaire, Les fantômes ne pleurent pas (2023) dévoile progressivement des pans de la vie -difficile- d’Alma, depuis sa vie de jeune mère de famille jusqu’au décès de son mari. Une vie menée tant que bien mal entre amour et haine, solitude, maladie et deuil.

Ane Riel excelle non seulement à décrire les affres de la vieillesse mais également à instaurer une atmosphère particulièrement réaliste et à l’image de son personnage principal. La monotonie et la lenteur caractérisant tous les aspects de la vie quotidienne d’Alma en raison d’une régression motrice et cognitive certaine se répercutent dans la narration qui, de ce fait, est très peu rythmée et peut parfois même sembler un peu confuse. Un vrai tour de force!

Malgré toutes ses qualités, Les fantômes ne pleurent pas n’a pourtant pas suscité chez moi l’enthousiasme escompté. Trop lent et trop introspectif peut-être… Mystère.

Note : 3 sur 5.
Seuil, mai 2023, 266 pages.

Urvoerk (2021)
Traduit du danois
par Terje Sinding

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