Il est temps que je revienne enfin sur ce roman danois que j’ai lu au mois de juillet. Toujours partante pour découvrir un nouvel auteur scandinave, je n’ai pas hésité à lire Résine et je n’ai pas été déçue.
Après une carrière d’autrice de romans pour la jeunesse, Ane Riel (1971) se tourne vers le roman noir et le thriller. Résine (2021), son deuxième roman et le premier traduit en français, est le récit de la longue descente aux enfers d’une famille dysfonctionnelle isolée au coeur de la nature.
« Quand on a le regard mauvais, on ne pleure pas. »
Sur une petite presqu’île sauvage et inhabitée aux confins d’un pays du Nord vit la famille Haarder. Leur modeste existence, relativement solitaire et en profonde harmonie avec la nature environnante, bascule irrémédiablement à la suite d’un tragique accident. Brisé par une accumulation de drames survenus au fil des ans, le fils cadet devenu adulte sombre progressivement dans la folie. Mû par un besoin extrême de protéger sa famille, il supprime tout contact avec le monde extérieur plongeant ainsi sa femme et sa fille dans l’isolement et le dénuement absolus.
La première phrase du roman donne le ton. L’atmosphère est singulière et le malaise palpable; malaise qui ne fera que s’accroître au fil des pages, jusqu’au point de non-retour.
En se positionnant successivement du côté des divers membres de la famille Haarder et en alternant une narration à la première et à la troisième personne du singulier et un style épistolaire à travers les lettres posthumes d’une mère à sa fille, Ane Riel met progressivement à jour la complexité des relations familiales et leur évolution face à un enchaînement de drames. Enfin, elle explore divers mécanismes de défense et de protection.
Résine est un roman abouti et addictif, un huis-clos oppressant, glaçant et effrayant. Un très bon moment de lecture!

Harpiks (2015)
Trad. Terje Sinding
Photo @ Sven Lachmann, Pixabay
Un livre qui se dévore, une histoire oppressante dont les personnages sont tous des victimes..
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