Après The Free (2014), Motel Life (2006) et Northline (2008), je me suis enfin décidée à lire Lean on Pete (2010) que je gardais précieusement dans ma bibliothèque depuis plusieurs années. Et ce fut encore une fois une magnifique lecture.
Paru en français sous le titre Cheyenne en automne (2012) avant d’être réédité et renommé La route sauvage (2018) à l’occasion de son adaptation au cinéma-, Lean on Pete (2010) est le troisième roman (sur six à ce jour) de l’auteur américain Willy Vlautin (1967), auteur que j’aime énormément mais que je lis volontairement au compte-gouttes. A l’exception de son dernier titre, The Night Always Comes (2021), ses cinq premiers livres ont tous été traduits en français, ne passez pas à côté…
Avec Lean on Pete, Vlautin signe un roman d’apprentissage très émouvant autour d’un jeune adolescent de quinze ans livré à lui-même qui sauve un cheval de l’abattoir et entame avec lui un long et difficile road/walking trip à travers les vastes étendues sauvages nord-américaines.
Sa mère l’ayant abandonné à la naissance, Charley grandit avec un père aux abonnés absents bien plus intéressé par l’alcool et les femmes que par le bien-être de son fils. Lorsqu’à la suite d’un énième déménagement ils s’installent à Portland dans l’Oregon, Charley passe son été tout seul avec dans la poche à peine quelques dollars laissés par son père qui disparaît pendant des journées et des nuits entières le laissant affamé et désespéré. En découvrant un jour par hasard l’hippodrome de la ville, il fait la connaissance de Del Montgomery, un vieil entraineur et propriétaire irascible qui dope ses chevaux et n’a aucun scrupule à les pousser à bout avant de les envoyer à l’abattoir. Charley réussit à le convaincre de l’engager contre quelques dollars qui lui permettent désormais de manger à peu près correctement sans devoir aller voler dans les magasins.
Après le meurtre brutal de son père à leur domicile, Charley s’installe ni vu ni connu ou presque dans la sellerie de Del et sa relation avec Lean on Pete, un cheval de course en fin de carrière, s’intensifie. Lorsque Pete se blesse de façon irrévocable lors d’une course, Charley n’hésite pas à voler celui qu’il considère désormais comme son ami afin de le sauver d’une mort certaine dans un abattoir mexicain . Charley et Pete entament alors un très long voyage de deux mille kilomètres pour rejoindre le Wyoming où Charley espère retrouver sa tante.
Une fois de plus, Willy Vlautin excelle à dépeindre avec simplicité et sobriété, finesse et sensibilité, l’Amérique des laissés pour compte. Une lecture bouleversante, triste et lumineuse à la fois.
Coup de coeur.
Willy Vlautin sur le blog : The Free – Ballade pour Leroy (publié à l’origine sur Instagram et repris sur le blog).

© Photo Engin Akyurt, Pixabay
Oh je suis très tentée ! Je n’en ai lu qu’un de lui qui ne m’avait pas complètement séduite mais là… 🙂
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Je ne peux que chaleureusement te le conseiller!
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Encore un auteur que je ne connaissais pas. Je pense qu’il a tout pour me plaire. Ses personnages, sont souvent des laissés pour compte qui prennent la tangente.
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Vlautin est un auteur qui fait preuve de beaucoup d’empathie, de tendresse et d’humanité envers ceux qui souffrent le plus. Je ne doute pas que tu seras sensible à son univers 🙂
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J’ai lu un premier Willy Vlautin cette année, c’est sûr, je vais continuer !
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J’ai été ravie de le voir chez toi! « Don’t Skip Out on Me » sera d’ailleurs ma prochaine (et déjà avant-dernière) lecture de lui (snif).
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que de ponts positifs dans ce roman seule le temps que j’ai pour absorber toutes mes tentations de lectures est un frein pour que je lise ce roman
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Je connais très bien le problème… L’avantage des romans de Willy Vlautin est qu’ils sont relativement courts. Je suis presque sûre qu’il te plairait et j’espère que tu te laisseras malgré tout tenter un jour.
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Ah! Willy… Comme toi, j’adore ses romans. Je suis malheureusement à jour dans mes lectures. On se sent si bien dans son univers. J’attends impatiemment la traduction de The Night Always Comes.
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