Mudwoman · Joyce Carol Oates

« Tu dois être préparée. »

Voilà ce que lui lance une énième et dernière fois sa mère, une extrémiste à moitié folle, avant de la jeter dans un des marais de la Black Snake River et de l’y laisser pour morte.

C’était en 1965 dans une région désolée du comté de Beechum dans les Adirondacks. En 2002, celle qui fut une fillette mal-aimée et maltraitée, longtemps surnommée mudgirl, est devenue une femme brillante et irréprochable, un docteur en philosophie et la première femme présidente d’une prestigieuse université. Mais malgré une réussite sociale spectaculaire, le passé est tenace et il suffira d’un rien pour que tout s’effondre. Et la chute sera brutale.

« Tu dois être préparée » sonne comme un mantra tout au long de ce terrible roman. De façon ouverte et directe tout d’abord, de façon bien plus insidieuse par la suite. En alternant habilement passé et présent et en jouant avec les frontières entre réalité, souvenirs et rêves, Joyce Carol Oates montre avec brio comment la folie s’insinue peu à peu dans l’esprit d’une femme qui semblait avoir tout pour elle.

C’est avec un malaise grandissant que j’ai assisté à la descente aux enfers de M.R. -M.R Neukirchen, ou encore Meredith, Merry, Mudwoman-, une femme au sommet de sa carrière, une femme droite, digne et profondément juste mais en proie avec les démons du passé.

Comme souvent avec les romans de JCO, je ressors de ma lecture à la fois chamboulée et fascinée.

Philippe Rey, 576 pages, août 2013.

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