Je ne connaissais pas Monica Kristensen avant d’assister, en mars dernier à Quais du polar, à une rencontre intitulée « Grands espaces nordiques ». La personnalité de Monica Kristensen et son parcours professionnel fascinant -glaciologue, météorologue, exploratrice et première femme à avoir dirigé une expédition en Antarctique- m’ont donné très envie de découvrir sa série de polars se déroulant au Svalbard, immense territoire inhospitalier qu’elle connait très bien pour y avoir séjourné six ans. Le sixième homme (2013) est le premier tome de cette série.
Longyearbyen, la capitale du Svalbard, est plongée dans la nuit polaire. Ses quelques 2000 habitants forment une petite communauté paisible dont les seuls délits sont les disputes domestiques, le trafic d’alcool et dans une moindre mesure, la criminalité environnementale. Alors quand une fillette disparaît du jardin d’enfant, les habitants sont sous le choc. Personne ne peut disparaître au Svalbard, voyons! En hiver à l’exception du vol quotidien qui relie l’archipel au continent, les habitants sont en effet coupés du monde. Ils se connaissent entre eux et savent pertinemment qui sont les visiteurs de passage. Mais la fillette reste introuvable. Arrivent alors en renfort des enquêteurs d’Oslo.
Parallèlement à l’intrigue policière, Monica Kristensen évoque l’univers de la mine car si le tourisme et la recherche jouent dorénavant un rôle prépondérant à Longyearbyen, la ville n’en reste pas moins une cité minière hantée par la peur des accidents au fond de la montagne.
Enfin, l’auteure soulève les travers propres à une petite communauté refermée sur elle-même qui est confrontée pendant de longs mois au froid glacial et à l’interminable nuit polaire: ennui, adultère, méfiance, dépression, alcool, trafics en tout genre.
Une lecture intéressante et une bonne découverte!
Crédit photo Svalbard : Seve, juillet 2018.
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