Après Evasion que j’ai lu et beaucoup aimé il y a quelques mois, j’ai eu envie de lire Les dynamiteurs (2020), un roman d’apprentissage intense racontant « la fin brutale de l’enfance dynamitée par la corruption du monde des adultes ».
« Extirper le vice de Denver, c’était comme essayer de déloger la lune du ciel. »
Avec Les dynamiteurs, Benjamin Whitmer nous plonge de plein fouet dans le Denver de la toute fin du XIXème siècle, une ville de saloons, de bordels et de tables de jeux, une ville repoussante, profondément corrompue et gangrenée par la violence, la pauvreté et la saleté. Au coeur des Bottoms, l’un des quartiers les plus mal famés de la ville dans lequel se sont entassées des hordes d’anciens miniers devenus vagabonds, vit une petite bande d’orphelins sous la surveillance de deux ados de quinze et quatorze ans, Cora et Sam.
Barricadée dans une usine métallurgique désaffectée, la petite bande tente tant bien que mal de survivre en repoussant les nombreux assauts des vagabonds qui ne rêvent que de s’emparer de l’Usine. Alors qu’une nuit une énième tentative est sur le point d’aboutir, un colosse muet et gravement défiguré vient à la rescousse des orphelins. Mais avec l’arrivée fracassante dans leur vie du géant Goodnight, la muraille qu’ils ont mis tant de soin et d’énergie à ériger entre leur monde et celui des « crânes de noeud » se fissure avant de voler en éclats lorsque Sam accepte le job que lui offre Cole, le boss mafieux de Goodnight.
Roman initiatique très sombre, Les dynamiteurs raconte la perte des illusions et la violente confrontation entre le monde de l’enfance, aussi dur soit-il déjà, et celui des adultes. Malgré sa très grande noirceur et sa quasi absence de perspectives d’avenir et d’espoir, le roman n’est pas dénué de moments touchants et parfois lumineux. Ainsi, et bien qu’il excelle à retranscrire la noirceur et l’atmosphère extrêmement glauque, impitoyable et sanglante des bas-fonds, Benjamin Whitmer fait également preuve d’empathie et de tendresse pour évoquer les laissés-pour-compte et raconte avec justesse -et à la première personne- le difficile cheminement d’un enfant vers l’âge adulte.

The Dynamiters (2020)
Trad. Jacques Mailhos
Photo © Livr’escapades
Ça a l’air très bien, et complètement pur moi ! Mais je vais commencer par Evasion, qui est déjà sur mes étagères..
Ingannmic
J’aimeAimé par 1 personne
Entre Taylor et Whitmer, tu as de quoi faire!
J’aimeJ’aime