J’ai avalé ce thriller historique de presque quatre cents pages en moins de vingt-quatre heures. Vous l’avez deviné: ma lecture fut captivante (et ma nuit trop courte).
Après avoir auto-édité sept romans, l’auteur français et ancien officier de la police judiciaire Wendall Utroi a rejoint la maison d’édition Slatkine & Cie qui vient tout récemment de publier son huitième titre, La loi des hommes (2020).
Lorsque Jacques, cantonnier dans un village du nord de la France, découvre un vieux manuscrit en anglais dans la tombe d’un certain J. Wallace Hardwell décédé en 1917, il sollicite sa fille afin qu’elle le lui traduise. A partir de là, et grâce aux confessions posthumes de Hardwell qui se révèle avoir été un enquêteur émérite de Scotland Yard, l’auteur nous plonge dans une enquête criminelle sans précédent dans les bas-fonds du Londres de la fin du XIXème siècle.
Après quelques années dans la police londonienne, Wallace Hardwell a intégré Scotland Yard où il s’est rapidement fait remarquer par son silence, ses dispositions pour la boxe, son abnégation et son implication sans faille dans son travail. En 1884, après avoir brillamment résolu une affaire malaisée, il devient à tout juste vingt-sept ans, l’un des plus jeunes inspecteurs de Scotland Yard. C’est en cette qualité qu’en juin 1889 il est contacté par un mystérieux émissaire de la Couronne qui le charge de sauver une nouvelle fois la mise au prince héritier dont les frasques, si elles étaient rendues publiques, ne manqueraient pas de provoquer un scandale retentissant. Il va de soi qu’une discrétion absolue est de rigueur et qu’il doit agir en dehors de tout cadre hiérarchique.
« Derrière un voile puritain, des prières dominicales, de bonnes manières et des mots enrobés de panache, on dissimulait la vraie cause du mal: le pouvoir. Le pouvoir et ses excès, ses envies démesurées, son ennui qui se noyait dans la perversion. »
La loi des hommes est un thriller historique sordide qui nous plonge de plein fouet et de façon très immersive et réaliste dans les quartiers londoniens rongés par la misère, l’exploitation sexuelle et la traite des êtres humains.
A travers un personnage principal certes très obéissant et sérieux mais non moins profondément humain, l’auteur dénonce les côtés obscurs du pouvoir, la corruption et l’injustice.
« J’évoluais dans un monde où la justice ne se montrait sévère qu’envers les pauvres, les misérables, les petits. Son glaive se soulevait, s’abattait telle la foudre quand l’indigent avait volé, mais il tremblait lorsque l’aristocratie avait violé, abusé, exploité. »
La loi des hommes est un thriller sombre mais captivant et bien écrit: l’enquête est minutieuse, les personnages, y compris secondaires, sont profonds et bien dépeints et l’atmosphère de cette fin de XIXème siècle bien retranscrite.
Si j’ai passé avec ce thriller historique un très bon moment de lecture, je dois malgré tout émettre un petit bémol sur la construction. Bien que j’apprécie généralement les romans alternant passé et présent, ce processus narratif ne m’a ici malheureusement pas convaincue. Les allers-retours temporels m’ont quelque peu agacée tant j’ai ressenti les retours au présent comme parfaitement inutiles et d’autant plus inintéressants que les nombreux dialogues étaient fades et sans aucune profondeur (je suis dure, pardon). Mais que voulez-vous, la plongée dans l’Angleterre victorienne était tellement captivante et bien rythmée que retrouver Jacques, sa petite vie et ses petites préoccupations m’a profondément ennuyée. J’ai donc fini par lire en diagonale les parties se déroulant de nos jours afin de repartir plus vite au XIXème…
Malgré ce bémol, La loi des hommes reste une très bonne lecture et Wendall Utroi un auteur que j’ai pris plaisir à découvrir et que je compte bien lire à nouveau.

Bonjour et mille mercis pour votre lecture et retour. Je comprends votre point négatif, chacun ressent l’histoire comme il l’a vit. Juste une question, avez-vous fait lu et vu le lien entre le passé et le présent ?
En tout cas très heureux que vous vous soyez laissée tenter.
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Bonjour et merci à vous pour votre visite. Oui, j’ai lu et fait le lien entre le passé et le présent. Je me doutais bien qu’il devait y en avoir un et j’avais quand-même envie de connaître la fin mot de l’histoire 🙂 Malgré mon sentiment quelque peu mitigé sur la partie se déroulant au présent, j’ai vraiment énormément aimé l’intrigue se déroulant à Londres! Je vous relirai avec plaisir.
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