Un kilo et quelques grammes, près de mille cent pages et une bonne semaine de lecture: voilà les caractéristiques matérielles de ce qui fut ma première lecture 2021.
Si je suis une grande amatrice de romans et de polars historiques, je n’en lis pourtant pas très souvent; alors tant qu’à faire, autant en choisir un très gros et me muscler les poignets par la même occasion!
J’avais déjà dans ma montagne à lire Winter in Madrid (2006) de C.J. Sansom (1952), un thriller d’espionnage se déroulant dans l’Espagne des années 1940, mais j’ai préféré découvrir l’auteur britannique avec un roman nous emmenant dans l’Angleterre du XVIème siècle. J’ai réalisé trop tard que Révolution (2020) n’est pas un livre indépendant mais le septième volet d’une série consacrée à Matthew Shardlake, un avocat quinquagénaire bossu au service successif de plusieurs importantes personnalités politiques et cléricales de l’époque. Malgré les quelques allusions aux épisodes précédents, Révolution peut toutefois tout à fait se lire de façon indépendante.
Venons-en aux faits. Deux ans après la mort du roi Henry VIII (1491-1547), Matthew Shardlake est convoqué en sa qualité d’avocat par Lady Elisabeth, l’une des filles du défunt roi (et future Elisabeth I), qui le charge d’une mission délicate: sauver John Boleyn de la potence. Ce dernier, un ami et proche parent de Lady Elisabeth est en effet accusé d’avoir assassiné sa femme qui, après avoir disparu pendant neuf ans, est mystérieusement réapparue dans la région. Non seulement, Elisabeth est absolument convaincue de l’innocence de John mais l’inculpation de ce dernier représente une menace pour sa possible accession au trône. En raison des inimitiés existant entre les différents enfants du défunt roi et des jeux de pouvoir liés à la Régence, Shardlake devra se montrer particulièrement discret et habile dans son enquête. Alors qu’il arrive à Norwich, voilà qu’une violente révolte paysanne éclate dans la région ainsi qu’un peu partout en Angleterre, révolte qui ne fait que complexifier encore davantage sa mission.
Si j’ai globalement bien aimé ce roman, je dois tout de même émettre deux petits bémols. Concernant l’enquête criminelle tout d’abord: alors que les premières centaines de pages sont essentiellement consacrées à la mission royale de Shardlake, cette dernière est soudainement -et pendant quelques centaines de pages- mise de côté au profit du récit très détaillé du soulèvement des campagnes anglaises. Lorsque l’auteur y revient enfin, l’enquête pourtant très intéressante est résolue presque en un claquement de doigts et de façon bien trop simpliste. Je n’ai pu m’empêcher de laisser échapper un « tout ça pour ça? ».
En ce qui concerne les événements historiques ensuite: J.C. Sansom ne lésine pas sur les détails et fait preuve d’une précision d’orfèvre dans son récit des troubles sociaux et politiques liés à la rébellion de Kent dans le Norfolk en 1549. Historien de formation, son roman est parfaitement documenté comme en attestent sa bibliographie et son essai historique en fin d’ouvrage. Si j’ai trouvé les explications sur la crise de l’agriculture et les troubles qui en ont découlé très intéressantes, le roman m’a par moments semblé trop long.
Malgré ces bémols, je suis tout de même tentée de reprendre la série depuis le début. N’hésitez pas à me dire si vous en avez lus un ou plusieurs tomes.

Tombland (2018)
Trad. Georges-Michel Sarotte
© elsasupport / Pixabay
1100 pages en une semaine, c’est une très bonne performance… 🙂
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Merci les quelques jours de congés du début d’année…
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Merci à eux alors 🙂
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waow ! un pavé et il y en a 6 autres avant ? moi je dois lire Hilary Mantel
après on verra
je ne connaissais pas mais félicitations ! tu m’épates !
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Je suis tombée de haut en réalisant que ce gros pavé faisait partie d’une série! La bonne nouvelle, c’est que j’aurai de quoi faire pour les prochaines années 😉
Le T1 de « Dans l’ombre des Tudor » d’Hilary Mantel me tente beaucoup car il se déroule quelques années avant « Révolution » et parle d’Anne Boleyn qui est à ce moment-là sur le point de devenir reine… Mais c’est un beau pavé aussi (960 pages en format poche). Bref, je note!!
J’espère lire ton/tes billets sur Mantel bientôt.
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le côté saga de pavés me freine un peu mais pour l’Histoire pourquoi pas?
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la série est très plaisante. Le premier Tome, dissolution est particulièrement émouvant et on se laisse vite prendre par l’empathie par les personnages, au point de ne pas rechigner de les retrouver dans les volumes suivants.
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