Pour ma première lecture dans le cadre du tout nouveau mois thématique dédié à la littérature latino-américaine organisé par Ingannmic et Goran, j’ai mis le cap sur l’Argentine.
Invisibles (2019) est le cinquième roman traduit en français de la réalisatrice, scénariste et autrice argentine Lucía Puenzo (1976) dans lequel elle relate le difficile parcours de trois enfants des rues de Buenos Aires exploités par des adultes sans scrupules.
A respectivement six, treize et seize ans, Ajo, sa soeur La Enana et Ismael sont des voleurs professionnels à la solde de Guida, un ex-flic corrompu devenu agent de sécurité. Grâce à un système très ingénieux et parfaitement rodé et à son très grand réseau d’enfants interchangeables souvent très jeunes car habiles et agiles, il sévit depuis des années dans l’impunité la plus totale dans le quartier du Once à Buenos Aires.
Ajo, La Enana et Ismael étant de très loin ses meilleures recrues, Guida décide un jour de les vendre à prix d’or à une bande de truands officiant dans l’Uruguay voisin recherchant des mineurs dotés de sang-froid pour une mission de grande envergure.
Après un voyage long et éreintant caché parmi les bagages sur le toit d’un bateau reliant le port argentin du Tigre à celui de La Nueva Palmira en Uruguay, le trio est récupéré et rapidement parachuté dans son nouvel environnement: une gigantesque propriété privée de soixante hectares sur laquelle trônent neuf villas de luxe. Ajo, La Enana et Ismael disposent de six nuits pour effectuer le travail. Mais on s’en doute très vite: la mission de rêve extrêmement bien rémunérée vantée par Guida ne se déroulera pas comme prévu.
« Ça n’allait pas bien se passer. […] Ismael le savait; et les hommes de la camionnette le savaient aussi. Ce qui donnait à leur mission une autre dimension: celle d’un sacrifice. »
Lucía Puenzo évoque et dénonce dans ce roman très fluide et dynamique une réalité douloureuse et invisible, celle de l’exploitation et de la traite des enfants. Endurcis et relativement lucides après des années de survie dans la rue, Ajo, la Enana et Ismael n’en restent pas moins des enfants avec leurs incertitudes, leurs doutes et leurs peurs, leur naïveté et leurs (bien trop rares) moments d’insouciance. Le roman, bien que sombre et cruel, n’est ainsi pas dénué de tendresse et d’insouciance rendant certains passages très poignants.
Invisibles est un roman rythmé, intéressant et touchant mais qui m’a paru quelque peu inégal dans la façon dont l’autrice a traité certains événements et géré le rythme de la narration. Le roman s’est ainsi achevé de façon surprenante et très abrupte me laissant malheureusement un goût d’inachevé.

Los Invisibles (2018)
Trad. Anna Plantagenet
© Fabrício Eduardo Gonçalves / Pixabay

Merci beaucoup pour ta participation…
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Merci à vous deux. C’est toujours un plaisir de partir à la découverte de nouveaux auteurs et délargir mes horizons littéraires.
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Oui, merci, c’est une autrice que je ne connaissais pas, et tu es la 3e à nous proposer un de ses titres. Je retiens son nom !
Ingannmic
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J’ai vu, oui. Je retiendrai quant à moi le deuxième titre chroniqué.
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Une auteure que je ne connais pas du tout alors pourquoi pas en effet 🙂
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J’aime beaucoup participer aux mois thématiques qui nous permettent de découvrir de nouveaux auteurs et d’élargir nos horizons…
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je découvre cette autrice mais j’ai d’abord une soixantaine de livres à lire .. 😉
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Il n’y a pas urgence, je confirme…
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Ah, dommage pour ce goût d’inachevé.
J’apprécie beaucoup la littérature de l’Argentine, mais ce n’est certes pas avec ce roman que je vais poursuivre ma découverte!
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J’en ai lu deux autres ce mois-ci, les billets arriveront sous peu.
Ce roman est bien écrit, intéressant et il se lit bien mais je suis restée sur ma faim malheureusement…
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