Kalter Strand · Anne Nørdby

Lors de mon passage à Saint-Gall en août, j’ai eu le grand plaisir d’aller flâner à Orell Füssli où je me suis extasiée devant le rayon polars/thrillers; un rayon composé entre autres de nombreux titres d’auteurs scandinaves dont beaucoup encore inédits en français! Je ne suis bien évidemment pas ressortie les mains vides: deux thrillers, un suédois et un danois, ont rejoint ma pile à lire éléphantesque. Enfin danois… jusqu’à ce que je réalise que Anne Nørdby est en réalité le pseudonyme d’Anette Strohmeyer, une Allemande pur jus.

Anne Nørdby (1975) vit et travaille depuis des années à Copenhague et connaît bien le Danemark où elle situe l’intrigue de son premier thriller, Kalter Strand (2019). Depuis, elle en a écrit deux autres et un quatrième titre devrait paraître bientôt.

Près de Ringkøbing Fjord, une lagune peu profonde de la côte ouest du Jutland, se situe un lotissement de maisons de vacances particulièrement prisées des touristes allemands. C’est là, au bord de la mer du Nord, que Markus Schneider passe une semaine de vacances avec sa femme et ses deux jeunes enfants. Le séjour avait débuté sous de bons auspices mais ne tarde pas à se transformer en véritable cauchemar lorsque Markus devient le pantin d’un dangereux psychopathe qui le menace de la plus horrible des façons: s’il veut sauver sa famille, il doit en tuer une autre.

Parallèlement arrivent de Hambourg le commissaire Tom Skagens, un ancien marin traumatisé, et sa cheffe Jette Verstergaard de l’unité spéciale Skanpol. Ce sous-groupe d’Interpol est chargé de lutter contre la criminalité transfrontalière entre la Scandinavie et l’Allemagne. Une jeune citoyenne allemande ayant été retrouvée morte sur la plage, l’affaire ressort dès lors conjointement de la compétence de la police danoise et de Skanpol.

Kalter Strand (littéralement « Plage froide ») se déroule sur une semaine et oscille constamment entre les deux intrigues qui, on s’en doute bien sûr, finiront par se rejoindre. Le rythme peut paraître un peu déstabilisant: plutôt lent voire très lent du côté de la police qui patauge sec et est mise sous grande pression par un supérieur hiérarchique hargneux, beaucoup plus soutenu lorsque l’on suit les mésaventures de ce pauvre Markus. La tension monte ensuite crescendo également chez les policiers jusqu’au final, explosif. En ce qui concerne les personnages, ils sont fort nombreux mais tiennent la route. Enfin, l’atmosphère au bord de cette mer du Nord de la fin octobre est bien retranscrite.

Malgré quelques petites longueurs et le fait que j’aie deviné l’identité du psychopathe, j’ai lu Kalter Strand avec plaisir et ne bouderai pas la deuxième enquête de Tom Skagens.

Note : 3 sur 5.
Gmeiner, mars 2019, 473 pages.



Photo @ Sandro Kradolfer / Unsplash


Roman lu dans le cadre de Les feuilles allemandes.

18 réflexions au sujet de “Kalter Strand · Anne Nørdby”

    1. Oui! Et ici, j’aime bien l’idée de cette Skanpol et la coopération transfrontalière. L’autrice connaît bien non seulement le Danemark où elle vit mais également la Scandinavie en général. La 2ème enquête de Tom Skagens se déroule en Suède.

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    1. J’adorerais! Et le norvégien aussi 😅 Non, non, je ne lis que l’allemand (je suis bilingue). Anne Nørdby est Allemande en fait, écrit en allemand et est éditée en Allemagne mais ses thrillers se déroulent dans divers pays scandinaves.

      Saint-Gall est une ville de la Suisse alémanique (j’aurais peut-être dû le préciser) et Orell Füssli une chaîne de librairies implantée uniquement dans la partie germanophone de la Suisse et pas en Suisse romande (francophone) où je vis. D’où ma joie de découvrir tous ces romans scandinaves, inédits en français, mais traduits en allemand. Sauf pour Anne Nørdby qui est une fausse Scandinave 🙂

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  1. Excellente l’anecdote de la  » fausse scandinave « . J’en profite pour poser une question, je ne sais pas si ma prochaine lecture peut entrer dans le cadre des Feuilles allemandes parce que l’auteure est allemande mais elle vit en Grande-Bretagne, elle écrit en anglais.

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    1. Mais quelle idée d’écrire en anglais 😉
      En principe, la langue de rédaction prime sur la nationalité. Comme un cas identique au tien s’est présenté tout récemment, nous avons décidé d’accepter aussi ces cas de figure là, tout en les regroupant dans une catégorie à part dans notre bilan.
      Au plaisir de te relire bientôt.

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  2. ah oui c’est amusant ce genre de découverte, j’avais bien compris que tu le lisais en allemand c’est juste le nom d’Orell Füssli qui m’a un peu perturbé au départ, mais j’ai compris qu’il s’agissait d’une librairie. Du coup, mon allemand qui date de très longtemps, n’est pas assez bon ! Je passe donc mon tour 🙂 mais j’aime beaucoup une série passée sur Arte qui mettait en scène plusieurs policiers européens devant travailler ensemble (il y a eu des Allemands et Danois) c’était sympa comme série et ça montre la coopération européenne 🙂

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    1. Je suis sortie de la librairie en sautillant, fière de mes trouvailles. Imagine ma tête quand j’ai découvert le pot aux roses! 😂 Mais je lui ai vite pardonné car 1) elle vit et connaît bien la Scandinavie et 2) elle entre dans le cadre des Feuilles allemandes.
      Je ne regarde plus la télé depuis des années mais il faudrait visiblement que je m’y remette (ARTE surtout).

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