La maison sur la falaise · Chris Brookmyre

Un huis-clos quelque peu angoissant se déroulant sur une petite île isolée de l’archipel écossais des Hébrides extérieures, ça vous tente?

Avec La maison sur la falaise (2024), le romancier écossais Chris Brookmyre (1968) se penche sur les relations amicales et la façon dont celles-ci peuvent parfois se révéler toxiques et dangereuses.

L’auteur nous emmène dans un manoir de luxe « construit pour être une sorte de refuge par un aristo de l’époque victorienne » situé sur Clachan Geal, une minuscule île écossaise isolée et, à l’exception du manoir, totalement inhabitée. C’est là que Jen, une riche trentenaire à la tête d’une entreprise de pâtisserie florissante à Glasgow, a choisi d’organiser, le temps d’un week-end, son enterrement de vie de jeune fille.

« Elle étaient sur l’île depuis moins de cinq heures et déjà tout partait en vrille. »

Le ton est donné dès la première phrase. Si l’idée de réunir autour d’elle dans un endroit certes fort luxueux mais totalement isolé six femmes très différentes qui ne se connaissent pas toutes et parmi lesquelles certaines sont rongées par une rancoeur tenace semble aussi curieuse que risquée et potentiellement explosive, ce n’est que lorsque le beau et talentueux cuisinier spécialement engagé pour l’occasion est retrouvé égorgé dans la cuisine que le séjour tourne véritablement au cauchemar.

Comme souvent avec Chris Brookmyre, le roman débute lentement. L’auteur prend en effet tout son temps pour présenter chacun de ses personnages et dévoiler progressivement leurs travers et leurs secrets les plus inavouable tout en instaurant parallèlement un climat lourd de tensions, de suspicion et de menaces. Le rythme monte ensuite crescendo et grâce à un certain nombre de retournements de situations inattendus et réussis, il parvient à nous tenir en haleine jusqu’au dénouement. Malgré le fait que ce dernier soit un brin trop capillotracté, La maison sur la falaise reste un thriller psychologique prenant et très divertissant que j’ai lu avec plaisir.

Note : 3.5 sur 5.

Chris Brookmyre sur le blog : Les ombres de la toile (2020), L’ange déchu (2021) et Coupez! (2022)

Métailié, mai 2024.
377 pages

The Cliff House (2022)

Traduit de l’anglais (Ecosse)
par Céline Schwaller



© FixersAndy from Pixabay

12 réflexions au sujet de “La maison sur la falaise · Chris Brookmyre”

  1. J’adore les huis clos ! J’imagine qu’en dehors du lieu (une île écossaise), on est loin de La Trilogie écossaise de Peter May ?

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    1. Oui, on est vraiment très, très loin de la Trilogie écossaise. L’intrigue se déroule presque entièrement dans le manoir et le fait que celui-ci se trouve sur une petite île inhabitée ne sert qu’à souligner l’isolement des femmes et leur impossibilité à fuir.

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  2. je me demande ce qui se cache derrière ce mot « capillotracté » je pense que ce roman n’est pas pour une « non » lectrice de polars !

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    1. « Tiré par les cheveux », « exagéré » 🙂 C’est un thriller psychologique avec du suspense et des rebondissements qui débute un peu comme un Agatha Christie. A part la scène très courte du cuisinier retrouvé dans la cuisine, il n’y a rien de sanglant ou de macabre. Le roman s’intéresse à la psychologie des personnages et pourrait donc peut-être quand-même plaire aux non-lecteurs de polars…

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    1. J’ai pensé la même chose quand j’ai vu ce nouveau livre de l’auteur. Tu ne seras pas déçue par le huis-clos. En revanche, on repassera pour la balade nature sur l’île haha. A une exception près, l’intrigue se déroule entièrement dans le manoir.

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  3. Ah mince, j’étais enthousiaste à l’idée de trouver un beau et talentueux cuisinier dans un roman mais il finit vite égorgé.^^ J’avais lu un Chris Brookmyre il y a un moment, mais j’en garde un bon souvenir. C’était Faites vos jeux. Tu me donnes bien envie de revenir à cet auteur.

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  4. J’ai lu « Sombre avec moi » qui m’avait lassée par trop de rebondissements. J’ai « Coupez » dans ma PAL, pour l’instant je vais m’en tenir là.

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    1. Je n’ai pas encore lu « Sombre avec moi » mais il m’est déjà arrivé aussi (avec un autre auteur) d’être lassée par trop de rebondissements. Ici, ils étaient bien dosés et réussis, juste le dernier était selon moi de trop.

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