Le roi blanc · György Dragomán

Quatrième et dernière lecture dans le cadre du « Mois de l’Europe de l’Est ». Après la Lituanie, la Russie et la Pologne, cap sur la Hongrie avec György Dragomán et Le roi blanc, un roman d’apprentissage touchant se déroulant dans la Roumanie totalitaire.

György Dragomán est un auteur et traducteur roumano-hongrois né en Roumanie au sein de la minorité hongroise. En 1988, il émigre avec sa famille à Budapest où il vit depuis lors. Deux de ses romans ont été traduits en français: Le roi blanc (2009) et Le bûcher (2018).

Le roi blanc raconte deux ans de la vie d’un jeune garçon grandissant dans les années 1980 sous le joug de Ceaușescu. A tout juste onze ans, Dzsátá voit son père partir de façon tout à fait inattendue avec des inconnus venus le chercher pour une mission de la plus haute importance. En réalité -et il le découvrira plus tard-, son père a été arrêté ce jour-là par la Securitate, la Sûreté d’Etat, avant d’être condamné aux travaux forcés et déporté au Canal du Danube.

Le roman se divise en dix-huit chapitres correspondant à autant d’anecdotes issues de la vie quotidienne de Dzsátá, une vie marquée en grande partie par l’absence du père, les privations, les humiliations et la violence inhérentes à un régime totalitaire. Ces moments sombres et difficiles sont toutefois contrebalancés par des épisodes beaucoup plus comiques et propres à l’enfance.

Tout d’abord un peu surprise par le style et la longueur des phrases, je me suis ensuite rapidement laissée porter par cette narration particulière, ces véritables torrents de mots coulant si spontanément de la bouche d’un Dzsátá qui parle sans discontinuer. L’auteur excelle véritablement dans la retranscription de ce langage si typiquement enfantin, aussi délicieusement naïf, spontané et drôle que poignant et parfois très lucide.

En bref: un beau roman, frais et touchant, que j’ai lu avec beaucoup de plaisir.

Gallimard, 304 pages, mars 2009.

A fehér király (2005)
Trad. Joëlle Dufeuilly



© Mihai Surdu, Pixabay

4 réflexions au sujet de “Le roi blanc · György Dragomán”

  1. Merci pour cette quatrième contribution :-). Je l’avais chroniqué l’an dernier aussi et j’avais beaucoup apprécié aussi ce livre. Comme tu le soulignes, on est pris par ces « torrents de mots » et ce type de narration mais aussi la lucidité éclairant ce que pouvait être la Roumanie communiste.

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