Des poignards dans les sourires · Cécile Cabanac

Quelle excellente surprise que ce premier polar de Cécile Cabanac! Des poignards dans les sourires se démarque par son atmosphère rurale, sa galerie de personnages et son intrigue minutieuse. Une très bonne lecture!

Des poignards dans les sourires (2019), c’est d’abord la campagne et les petits villages auvergnats. C’est le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Clermont-Ferrand ensuite, un service notamment représenté par la capitaine Virginie Sevran, nouvelle recrue fraîchement mutée du mythique 36 parisien, et son collègue Pierre Biolet. Enfin, c’est une enquête criminelle au centre de laquelle se trouvent d’une part un homme qui a mystérieusement disparu pendant que sa femme et ses enfants passaient leur week-end dans la région parisienne et de l’autre, un corps démembré en partie carbonisé retrouvé en pleine nature par un coureur.

Le premier roman de Cécile Cabanac est une plongée aussi passionnante que glaçante dans l’intimité d’une famille bourgeoise dysfonctionnelle.

« J’écoute les uns et les autres, je les regarde se positionner sur l’échiquier. Dans ces familles, où on a toujours tout mis sous cloche, caché les cadavres dans les placards… on profite souvent d’une enquête criminelle pour faire le ménage, régler les comptes… »

Des cadavres dans les placards, il y en aura beaucoup dans ce polar! Et tout particulièrement au sein de la famille Renon, une famille en apparence bien comme il faut mais en réalité gangrenée par les non-dits et les secrets. L’hypocrisie et le mensonge règnent en maîtres absolus et Des poignards dans les sourires porte merveilleusement son nom!

La personnalité et le vécu des divers personnages se dévoilent progressivement révélant à leur tour, grâce à l’alternance des points de vue, la véritable nature du disparu, un homme qui cumulait de nombreuses tares et dont les frasques étaient tout sauf discrètes. La liste des suspects s’allonge de façon vertigineuse et l’enquête devient particulièrement complexe.

Cécile Cabanac sème habilement les indices et nous balade en multipliant les fausses pistes jusqu’au dénouement final… surprenant! Par ailleurs, elle retranscrit avec brio une ambiance familiale lourde et malsaine due à de nombreux dysfonctionnements dans les relations parents-enfants mais aussi au sein des fratries et des couples et analyse avec finesse la multitude de personnages -féminins pour la plupart- qui gravitent dans l’entourage plus au moins proche de la famille Renon. Une bien belle brochette de personnages détestables!

Un premier roman prometteur et une très bonne lecture, j’en redemande!

Note : 4.5 sur 5.
Fleuve noir, 480 pages, février 2019.

Photo © Franck Barske / Pixabay

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