Neuf ans. Cela fait neuf ans que Le goût des pépins de pomme (2011) de Katharina Hagena prend la poussière au fin fond de ma pile à lire himalayesque! Il en aura fallu du temps pour que je le lise enfin mais comme on le dit si bien, mieux vaut tard que jamais…
Premier roman de la professeure de littérature allemande Katharina Hagena (1967), Le goût des pépins de pomme rencontre un très grand succès à sa parution en Allemagne en 2008 et est par la suite traduit en vingt-huit langues. Depuis, l’auteure a publié deux autres romans, L’envol du héron (2013) et Le bruit de la lumière (2018), ainsi qu’un petit récit de voyage, Mein Spiekeroog (2020), paru il y a quelques mois à peine en Allemagne.
Le goût des pépins de pomme est une chronique familiale à la fois douce et tragique dans laquelle Katharina Hagena s’attache à raconter le destin de trois générations de femmes.
« Depuis toujours, dans notre famille comme ailleurs, le destin se manifeste en premier lieu sous la forme d’une chute. Et d’une pomme. »
Iris Berger, la narratrice, a vingt-sept ans et est bibliothécaire à l’Université de Freiburg im Breisgau dans le sud de l’Allemagne. Au décès de sa grand-mère maternelle, elle prend quelques jours de congé pour rejoindre sa mère et ses deux tantes dans la maison familiale à Bootshaven, un village près de Brême dans le nord du pays. Lorsqu’à l’issue des obsèques, elle apprend à sa grande surprise qu’elle hérite de la maison de sa grand-mère, elle décide de prolonger de quelques jours son séjour afin de faire le point sur cet héritage dont a priori elle ne veut pas.
Au fur et à mesure qu’elle redécouvre les lieux où elle a passé, enfant, toutes ses vacances, les souvenirs affluent. Entre les murs de la maison qui exhalent une « odeur de pommes et de vieilles pierres », elle se souvient. Elle se souvient de sa grand-mère et de sa perte de mémoire, de sa cousine Rosemarie tragiquement décédée à l’adolescence, de son amie Mira et de son petit frère Max qu’elle retrouve et redécouvre aujourd’hui dans le cadre de la succession. Elle découvre par ailleurs certains secrets.
« Les blessures se présentaient d’elles-mêmes, elles allaient avec l’héritage. Et il fallait au moins que je les regarde une fois avant de pouvoir leur appliquer le pansement du temps. »
Le goût des pépins de pomme est un portrait touchant de trois générations de femmes ayant connu leur lot de drames et une réflexion intéressante sur les racines familiales, le temps qui passe, les souvenirs, la mémoire et l’oubli. L’écriture est délicate et sensuelle, l’atmosphère langoureuse et un brin désuète. Une bien jolie lecture.

Der Geschmack von Apfelkernen (2008)
Trad. Bernard Kreiss
© 5598375 / Pixabay
Lu dans le cadre des Feuilles allemandes.

Lu également, un roman aux parfums féminins de nostalgie et de souvenirs. Même si je n’en garde pas tous les détails je me souviens malgré tout d’un agréable moment de lecture 😉
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Je l’ai peut-être trop vu, toujours est-il que je ne l’ai jamais lu et ta chronique donne vraiment envie de le lire.
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Je l’ai lu à sa sortie et j’avoue qu’il ne m’en reste pas grand chose quelques années plus tard…
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Ce livre est depuis sa sortie sur ma liste. À force de le voir partout à l’époque, je l’ai un peu mis de côté, pourtant il a tout pour me plaire !
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idem pour moi, sur ma liste depuis le début et on l’a tellement vu passer que l’envie s’est émoussée, peut-être à tort d’ailleurs
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Comme toi, j’ai ce livre depuis plusieurs années mais ne me suis jamais penchée dessus… Ta jolie chronique me donne toutefois envie de m’y intéresser de plus près !
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