Quel plaisir de retrouver les Cazalet dans ce deuxième volet de la saga éponyme!
La romancière britannique Elizabeth Jane Howard (1923-2014) a publié douze romans, dont la saga des Cazalet qui a rencontré un vif succès. Les trois premiers tomes de cette série en cinq volets parue en Angleterre dans les années 1990 ont été publiés tout récemment en français et le quatrième est attendu pour la mi-octobre. En partie autobiographique, la saga retrace la vie de trois générations d’une famille anglaise aisée pendant la Seconde Guerre mondiale.
À rude épreuve (2020) débute en septembre 1939, un an après la fin d’Étés anglais, et se termine en décembre 1941 avec l’attaque de Pearl Harbor. Après l’invasion de la Pologne en septembre 1939, la perspective de l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne devient imminente et inévitable. Les femmes et les enfants sont évacués de Londres et la vie se réorganise à Home Place, la maison de campagne de la famille Cazalet dans le Sussex. Alors que les hommes s’engagent dans la guerre ou restent à Londres pour gérer l’entreprise familiale, les femmes et les enfants ont reçu l’ordre de s’installer à la campagne et de ne surtout pas en bouger, ce qui n’est pas pour plaire à tout le monde.
Si Étés anglais s’intéressait à la famille Cazalet dans sa globalité afin de planter les personnages et le décor, À rude épreuve est davantage centré sur les personnages féminins et plus particulièrement sur ceux de la jeune génération représentée ici par les filles aînées des trois fils Cazalet, à savoir Louise, Clary et Polly qui ont au début de ce deuxième volet respectivement seize et quatorze ans. Le reste du clan n’est pas en reste pour autant puisqu’il est également question, dans des chapitres plus généraux, des autres membres de la famille et de certains de leurs domestiques.
A travers le quotidien désormais rythmé par le rationnement, le black-out et les bombardements, Elizabeth Jane Howard se penche sur les conséquences de la guerre et les changements qu’elle impose inévitablement à la société. Malgré ces bouleversements, les Cazalet essaient d’en tirer le meilleur, certains réussissant presque à évoluer comme si de rien n’était alors que d’autres sont touchés de plein fouet par les mauvaises nouvelles.
En brossant les portraits détaillés de Louise, Clary et Polly et en entrecoupant parfois la narration d’extraits de journaux intimes et de lettres aussi drôles qu’émouvantes écrites par une adolescente à son père, Elizabeth Jane Howard livre non seulement des informations historiques sur la Seconde Guerre mondiale mais également des réflexions plus personnelles sur la vie en général, la difficulté de ne plus être un enfant mais pas encore tout à fait un adulte ou encore sur le gratin de chou-fleur infect mangé au déjeuner.
Si le ton semble léger et prête souvent à sourire -certaines réflexions et réparties des plus jeunes sont vraiment savoureuses-, le fond reste grave. Les thèmes abordés sont nombreux mais toujours très bien traités : désir d’émancipation des adolescentes qui s’éveillent peu à peu à l’amour, cachotteries et infidélités des adultes, naissance et maternité, fin de vie et deuil, maladie et disparition. Les secrets et les non-dits sont nombreux et provoquent mal-être et isolement.
La plume est fluide, élégante, précise et très visuelle et l’analyse psychologique fine malgré la multitude de personnages, une vraie prouesse! Plus de cinq cent cinquante pages qui se lisent avec beaucoup de plaisir, vivement la suite!

Marking Time (1991)
Trad. Cécile Arnaud
© Pixabay
Et cela monte en puissance…. Confusion est plus sombre et j’ai beaucoup aimé et j’attends en Octobre le quatrième opus 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Je me réserve « Confusion » pour les vacances d’été, l’attente de la suite ne sera ensuite plus très longue 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
je l’ai vu passer un peu partout, j’ai hésité puis je voulais l’acheter en anglais, là j’ai trop de livres mais tu me tentes vraiment ! une bonne lecture de vacances ?
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai vraiment beaucoup aimé et je me réjouis de lire le T3 cet été puis le T4 cet automne. J’espère que tu le liras!
J’aimeJ’aime