Après Voici venir les rêveurs (2016), son premier roman dans lequel elle se penchait sur l’effondrement de Lehman Brothers et la crise financière internationale à travers le vécu d’un jeune couple d’immigrants camerounais à New York, Imbolo Mbue (1982) revient aujourd’hui avec Puissions-nous vivre longtemps (2021), un roman engagé et nécessaire sur les ravages du capitalisme à outrance que je ne peux que très vivement vous conseiller de lire.
Dans son deuxième roman, l’autrice camerouno-américaine dénonce les nombreux abus des sociétés transnationales et les graves conséquences qui en résultent pour l’environnement et les êtres humains. A travers la lutte acharnée d’un petit village africain contre un géant du pétrole américain, Imbolo Mbue livre un réquisitoire vibrant contre le capitalisme sauvage et l’impunité crasse dont bénéficient quasi systématiquement les transnationales qui polluent et tuent sans scrupules.
« Nous aurions dû savoir que la fin était proche. Comment se fait-il que nous ne l’ayons pas su? Lorsqu’il s’est mis à pleuvoir de l’acide et que l’eau des rivières est devenue verte, nous aurions dû savoir que, bientôt, notre terre serait morte. En même temps, comment l’aurions-nous su alors qu’ils ne voulaient pas que nous le sachions? »
Le petit village de Kosawa se meurt depuis qu’une multinationale du pétrole s’est implantée dans le pays et a commencé à exploiter les champs pétrolifères situés à proximité immédiate du village. La terre et les rivières, irrémédiablement souillées, empoisonnent et tuent à petit feu des villageois de plus en plus désespérés. Suite à une énième fausse couche de sa mère, la jeune Thula jure de faire payer aux différents responsables ce qu’ils ont infligé à sa famille et son village. Prête à tout pour survivre, elle ne reculera devant rien, quitte à prendre les armes et user de la violence. Mais que peuvent réellement de simples villageois contre une entreprise toute puissante?
Si elle brosse un très beau portrait d’une femme forte, déterminée à se battre et se sacrifier pour que justice soit rendue, Imbolo Mbue choisit le roman choral pour élargir les thématiques (les ravages de la colonisation par exemple) et mettre en exergue les nombreuses tensions prévalant au sein du village de Kosawa qui est loin d’être unanime sur la stratégie à adopter.
Si je connaissais déjà le sujet et la problématique pour avoir travaillé dans une ONG engagée en faveur de la mise en oeuvre de normes internationales contraignantes sur les sociétés transnationales, je ne peux que me réjouir et acclamer la parution de ce roman qui aborde de façon simple des réalités complexes dont il est plus que jamais nécessaire de parler.
A lire absolument!
Mon avis sur Voici venir les rêveurs est à lire ici.

How Beautiful We Were (2020)
Trad. Catherine Gibert
© Pixabay photo
J’avais bien aimé Voici venir les rêveurs, celui-ci est différent et c’est un très bon point !
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Oui! Même si « Voici venus les rêveurs » abordait déjà une thématique importante, celui-ci est plus direct et engagé tout en restant vraiment très accessible. Je suis très curieuse de voir ce que donnera son prochain roman!
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jamais lu même si je vois ses romans partout, donc pourquoi pas ?
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Pourquoi pas en effet? Je pense que celui-ci te plairait.
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Je veux absolument le lire. Si, en plus, il s’agit d’un roman choral… J’avais passé un excellent moment de lecture avec «Voici venir les rêveurs». J’ai très envie de remettre ça.
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Et tu as bien raison! J’ai aimé « Voici venir les rêveurs » mais j’ai préféré le côté engagé de celui-ci. Un roman à lire, vraiment.
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j’ai beaucoup apprécié ce livre et l’ai vivement conseillé également ! Ce portrait de femme forte face à une multinationale me parle et j’espère qu’elles seront nombreuses à lutter ainsi…
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Il va falloir que j’aille me promener plus longuement sur votre blog, j’ai l’impression que nous nous rejoignons sur pas mal de sujets 🙂
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