La huitième vie fut un énorme coup de coeur lorsque je l’ai lu pour la première fois en 2018. N’ayant pas rédigé de billet à l’époque, j’ai voulu profiter des « Feuilles allemandes » pour relire et essayer de poser enfin quelques mots sur cette monumentale et flamboyante fresque familiale et historique.
Das achte Leben (für Brilka), le troisième roman de la dramaturge, régisseuse et romancière allemande d’origine géorgienne Nino Haratischwili (1983), a connu un succès retentissant en Allemagne à sa parution en 2014 et a, depuis, été traduit en plusieurs langues. La version française date de 2017 et est depuis peu également disponible au format poche. Ne passez pas à côté!
La huitième vie commence avec la fugue de Brilka Jaschi, une pré-adolescente géorgienne paumée qui a pris la poudre d’escampette alors qu’elle se trouvait à Amsterdam avec sa troupe de danse. Son objectif? Se rendre à Vienne afin de récupérer les droits d’auteur liés à l’oeuvre musicale de son arrière-grande-tante Kitty Jaschi, une célèbre chanteuse des années soixante exilée à Londres. Niza Jaschi, la tante maternelle de Brilka vivant à Berlin depuis de nombreuses années, a été sommée d’aller récupérer sa nièce dans un village près de Vienne où elle a été arrêtée par la police et de la renvoyer fissa à Tbilissi. De cette rencontre inattendue entre une tante et une nièce qui ne se connaissent pas naîtra un livre: La huitième vie (pour Brilka).
Ce livre, c’est celui que Niza a écrit avec ses tripes et qu’elle dédie à sa nièce avec l’immense espoir qu’elle saura entendre toute la vérité sur l’histoire tragique de sa famille maternelle, saisir sa chance et prendre un autre chemin pour déjouer enfin la malédiction qui semble peser depuis un siècle sur les femmes de la famille Jaschi.
Cent ans, six générations, huit vies dont une doit encore être écrite.
Nino Haratischwili signe avec La huitième vie une saga familiale et historique majestueuse et poignante dans laquelle elle questionne inlassablement l’identité individuelle, familiale et nationale. A travers la famille Jaschi -depuis la naissance de Stasia en 1900 jusqu’à la fugue de Brilka en 2006-, elle dit la condition des femmes, leurs attentes, leurs rêves et leurs espoirs, leurs souffrances, leurs désillusions et leurs peurs. A travers la famille Jaschi, elle dit l’Histoire du XXème siècle telle qu’elle est vécue par la Géorgie, petit pays du Caucase ployant sous le joug soviétique. Elle brosse un portrait historique et politique instructif et passionnant de la Géorgie et de ses relations conflictuelles avec l’occupant soviétique, depuis la Révolution d’Octobre à la dislocation de l’URSS, en passant par la Deuxième Guerre mondiale, le stalinisme et les années post-Indépendance.
Une deuxième lecture et un deuxième coup de coeur.
Après notre excellente première lecture commune de Ne dis rien de Patrick Radden Keefe, j’ai eu le très grand plaisir de retrouver Hélène du blog « Lettres d’Irlande et d’Ailleurs » qui m’a accompagnée dans ma relecture de La huitième vie. Son billet est à découvrir ici.

Lu dans le cadre du mois thématique « Les feuilles allemandes«

Vendu !
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Il a tout pour te plaire!
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tu es vraiment très convaincante! c’est noté 🙂
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Je suis très heureuse d’avoir pu te convaincre car j’ai tellement de mal à parler de ce roman! Ne te laisse pas impressionner par le nombre de pages, il se lit vraiment très, très bien.
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Vendu aussi!
Tu n’as peur de rien, toi! Une relecture, en langue originale, 1275 pages! Tu as toute mon admiration. J’en déduis qu’il est excellent, ce roman!
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Il est unique, ce roman! Un énoooorme pavé mais qu’on referme à regret!
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Je l’ai vu sur pas mal de blogs anglophones et du coup, je l’ai déjà acheté
ton billet confirme tout le bien du roman 🙂
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Excellente nouvelle! Je me réjouis déjà de connaître ton avis.
Je l’avais adoré en 2018, je l’adore toujours en 2021…
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Une belle chronique, qui rend bien – et en plus succintement – ce mastodonte. Parmi les chroniques anglophones, j’ai lu pas mal de références à un aspect un peu magique (en lien avec du chocolat 🙂 ). Qu’est-ce que vous en avez pensé?
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J’ai eu tellement de mal à écrire ce billet! J’en avais été totalement incapable en 2018 et je ne suis malheureusement toujours pas capable aujourd’hui d’évoquer toute la richesse de ce mastodonte (c’est le mot!).
Je dois avouer que j’ai, de façon générale, un peu de mal avec le côté magique. Mais ici, il est léger et se fond finalement bien dans la trame et l’histoire de cette famille « maudite ».
Pensez-vous le lire? (j’espère que oui 🙂).
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Oui, je pense que je le lirai. Je ne suis pas bon public pour ce qui est de la magie, et je suis souvent un peu sceptique par rapport aux sagas familiales et historiques (qui simplifient parfois trop le côté historique), mais comment résister à l’enthousiasme que suscite ce livre? Et ce sera certainement un défi de lecture en VO!
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Dommage que tu ne peux donner que 5 étoiles, n’est-ce pas ? 🙂
Mon étagère est déjà un peu déformé sous le poids de Brilka, je vais donc le sortir très bientôt. C’est promis !
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Oui, il est unique ce roman…
Je remercie ton étagère de rendre l’âme… Il était temps! 🙂
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