Piégée · Lilja Sigurðardóttir

J’ai découvert l’autrice islandaise Lilja Sigurðardóttir (1972) en 2020 avec Trahison (2020) que j’avais beaucoup aimé. Je l’ai retrouvée avec grand plaisir.

Piégée (2017), le premier volet de la trilogie Reykjavik noir composée de Le filet (2018) et La cage (2019), est un polar frais et original, sans cadavres ni enquête criminelle, qui se déroule sur une période de quatre mois dans une Islande encore lourdement affectée par la crise financière mondiale de 2008 à l’origine de l’effondrement de son système bancaire national.

En cette fin d’année 2010, une année notamment marquée par l’éruption du volcan Eyjafjöll qui a recouvert de cendres une partie de l’Islande et paralysé le trafic aérien nord-européen, Sonja Gunnarsdóttir tente tant bien que mal de faire face à la situation désespérée dans laquelle elle se trouve depuis son divorce. Piégée dans une sombre machination, forcée de jouer un rôle clé dans un trafic de drogue de grande envergure, elle est contrainte d’effectuer de nombreux vols à destination de Londres et Copenhague pour réceptionner des kilos de cocaïne qu’elle doit ensuite importer en Islande. Tout se passe bien pour elle jusqu’au jour où son comportement suspect attise la curiosité de Bragi, un douanier de l’aéroport international de Keflavik en fin de carrière qui refuse obstinément de tirer sa révérence.

Parallèlement, nous suivons les tribulations d’Agla Margeirdóttir, l’amante de Sonja. Cette ancienne directrice d’une banque d’investissement se retrouve sur le banc des accusés et risque une lourde peine de prison pour avoir manipulé les marchés et participé à l’effondrement du système bancaire islandais.

Si elle aborde de façon convaincante les questions de la fraude fiscale de grande envergure et du trafic de drogue international, Lilja Sigurðardóttir n’oublie pas de développer la vie privée et la psychologie de ses trois principaux protagonistes. Tous les trois sont englués -piégés- dans une situation qui leur semble inextricable mais continuent d’avancer envers et contre tout, forts de l’amour qu’ils portent à leurs proches. Il est ainsi question de l’amour incommensurable d’une mère pour son fils dont elle a perdu la garde, celui d’un mari pour sa femme atteinte d’Alzheimer et enfin celui d’une femme éprouvant de grandes difficultés à accepter son homosexualité.

Grâce à une alternance de points de vue, des chapitres courts et un rythme montant crescendo, des personnages principaux attachants (excepté Agla qui m’a fortement agacée) et des thématiques intéressantes, j’ai passé avec Piégée un très bon moment de lecture. Les deux tomes suivants ont déjà trouvé leur place sur ma wishlist.

Note : 4 sur 5.

Mon avis sur Trahison est à lire ici.

Points, mars 2018, 384 pages.

Gildran (2015)
Trad. Jean-Christophe Salaün

6 réflexions au sujet de “Piégée · Lilja Sigurðardóttir”

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