Ma rencontre avec la romancière, dramaturge et scénariste anglaise Margaret Kennedy s’est faite de façon tout à fait inattendue par le biais d’un petit extrait de Le festin (2022), un roman pas tout récent dont la traduction datant de 1951 vient de bénéficier d’une révision complète. La lecture de ces quelques pages -savoureuses- m’a à la fois enchantée et frustrée car je n’avais plus qu’une envie: lire la suite. Heureusement, elle ne s’est pas fait attendre!
C’est donc avec grand plaisir que je me suis replongée dans l’univers de Margaret Kennedy (1896-1967) qui -par l’aspect tragi-comique, le sens du détail et la finesse de l’analyse psychologique- n’est pas sans rappeler celui de sa compatriote Elizabeth Jane Howard (1923-2014) dans la saga Les Cazalet.
Dès les premières pages, l’issue tragique de Le festin est connue puisque le révérend Bott explique à son ami le révérend Seddon, venu lui rendre visite comme chaque année, qu’il doit écrire une oraison funèbre « mais pas pour des funérailles ordinaires […]. Pas même des funérailles tout court. Les défunts ne peuvent pas être enterrés: ils le sont déjà. Sous une falaise… ». En effet, le mois précédent, par une belle journée d’août 1947, une partie de la falaise de Pendizack en Cornouailles s’est effondrée sur une pension de famille, tuant sept personnes.
Le drame annoncé, Margaret Kennedy remonte le temps jusqu’à la semaine précédant la tragédie et nous plonge de façon très immersive au coeur du petit hôtel familial, au plus près de tous ses résidents. Au fur et à mesure que les jours passent, des tensions apparaissent, révélant les travers des propriétaires, des membres du personnel et des vacanciers.
« Tout ce mépris, ces disputes, ces tensions! Ils ne sont qu’une poignée, mais ils rendent la vie impossible à tous les autres ».
Dans ce microcosme balnéaire à l’atmosphère délicieusement désuète évolue toute une série de personnages hétéroclites et hauts en couleurs affublés, pour certains, des pires défauts. Sous couvert de légèreté, Margaret Kennedy se livre en réalité à une critique fine, aussi drôle que mordante, de la société anglaise de l’immédiate après-guerre.
Un huis-clos savoureux dont je n’ai fait qu’une bouchée.

The Feast (1950)
Traduction entièrement révisée par Denise Van Moppès
je me laisserais bien tenter, je le note pour plus tard,car retard dans les lectures et les chroniques et « Challenge Europe de l’Est » 🙂
J’aimeJ’aime
C’est aussi piquant que drôle, savoureux!
J’aimeAimé par 1 personne
Une très belle surprise également pour moi…. Une évasion dans la plus pure tradition anglaise 😉
J’aimeAimé par 1 personne
J’espère que La Table ronde a prévu de réviser d’autres traductions, je la relirai bien volontiers!
J’aimeAimé par 1 personne
Moi aussi 😉
J’aimeJ’aime
Je me le note aussi 😉
J’aimeJ’aime
Tu fais bien. C’est bien écrit, drôle et mordant à la fois.
J’aimeAimé par 1 personne
Tu es abonnée à la KUBE Fabienne ?! J’ai reçu dans ma dernière box un petit livret avec un extrait du livre….
J’aimeAimé par 1 personne
Non, mais je serais curieuse de connaître ton avis sur les premiers chapitres 🙂 Tu penses le lire?
J’aimeJ’aime
Il me faisait de l’oeil et pas seulement grâce à sa très belle couverture. Ta chronique m’a décidé, je l’ai acheté ce matin !
J’aimeJ’aime
oh je le note ! je vais voir si je peux le lire en anglais du coup
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, n’hésite pas, c’est vraiment savoureux!
J’aimeJ’aime