La Constellation du Chien · Peter Heller

J’étais très curieuse de découvrir enfin ce roman de survie qui a récolté tant de chroniques dithyrambiques.

Premier roman de l’auteur américain Peter Heller (1959) qui, depuis, en a écrit quatre autres, La Constellation du Chien (2013) est à la fois un récit d’aventures et de survie dans un monde post-apocalyptique très hostile et une ode à la nature incitant à la réflexion, notamment sur la dégradation écologique et l’urgence de repenser notre mode de vie afin de préserver notre environnement.

Une pandémie de grippe suivie d’une maladie du sang a décimé la quasi totalité de la population mondiale. Quelque part dans le Colorado, sur un aérodrome de campagne situé à quelques kilomètres des montagnes, survit un duo improbable: Big Hig, un doux rêveur, un chasseur et un pêcheur sensible et profondément humain, et son voisin Bangley, un ancien militaire « chatouilleux de la gâchette ». A l’opposé de ce dernier, « un survivant avec un grand S » dont la seule préoccupation est de tuer tout ce qui bouge ou presque, Hig est beaucoup plus posé, contemplatif, et ressent un grand besoin de raconter « comme pour animer la plus profonde beauté qui serait figée dans une immobilité mortelle. Insuffler de la vie par le récit. »

Alors il raconte. Il raconte la nouvelle existence à laquelle il est confronté depuis neuf ans, la survie quotidienne après « la Fin de Toute Chose », il raconte son voisin, un tireur et défenseur du territoire remarquable, les rares rencontres qui tournent invariablement au bain de sang. Il raconte la nature et la beauté douloureuse des paysages qu’il survole lors de ses missions de reconnaissance et de « sécurisation du périmètre » à bord de « la Bête », un Cessna 182 datant de 1956, un appareil lourd et encombrant mais qui a le très grand mérite de disposer de deux sièges permettant à son chien Jasper de lui servir de copilote. Enfin, il raconte sa solitude, ses visites aux familles contaminées malgré la forte désapprobation de Bangley et son espoir d’une vie meilleure, malgré tout. Parallèlement, Hig se souvient. Il se souvient du passé, de tout ce qui fut et n’existe plus, de ce monde révolu dans lequel pêcher la truite représentait son bonheur ultime, ou presque. Il se souvient de Melissa enfin, de sa femme dont le sourire éclatant était l’un de ses plus grands plaisirs au monde.

Dans un style quelque peu surprenant -des phrases très courtes parfois tronquées alternent avec des descriptions et des réflexions d’une grande poésie et sensibilité- Peter Heller signe un premier roman à la fois glaçant et lumineux sur la fragilité de la condition humaine et la beauté intrinsèque d’une Terre à l’agonie.

Note : 4 sur 5.

J’ai eu le plaisir de faire cette lecture avec Ingannmic dont l’avis est à découvrir ici.

Babel, juin 2015, 409 pages.

The Dog Stars (2012)
Trad. Céline Leroy




Photo © David Mark / Pixabay

12 réflexions au sujet de “La Constellation du Chien · Peter Heller”

  1. C’est vrai que le style est particulier, et demande un petit temps d’adaptation : j’ai eu l’impression que l’auteur voulait retranscrire le fil de pensée du narrateur, qui ne va pas toujours au bout de ses pensées.. en tous cas un beau moment de lecture, oui, très émouvant.

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