J’ai le plaisir de débuter cette quatrième édition de notre mois thématique Les feuilles allemandes avec un roman historique en grande partie autobiographique.
L’autrice allemande Deana Zinßmeister (1962) a écrit à ce jour quinze romans historiques, dont trois trilogies, malheureusement encore inédits en français. Avec Die vergessene Heimat (2020) -littéralement La patrie oubliée-, elle signe un roman à part, plus personnel. Largement inspiré de son histoire familiale, il se veut un hommage à neuf membres de sa famille ainsi qu’à tous les enfants, les femmes et les hommes qui ont trouvé la mort en tentant de franchir la frontière de la RDA.
A travers le vécu d’une famille allemande confrontée à la démence sénile de l’un de ses membres, Deana Zinßmeister remonte le temps et revient sur un événement capital de son histoire: l’incroyable évasion de Berlin-Est d’une partie de la famille quelques jours à peine après l’érection du Mur.
Die vergessene Heimat se construit sur l’alternance de deux périodes temporelles bien distinctes. La première, relatée à la troisième personne du singulier, s’étend sur cinq semaines et débute dix jours avant l’érection, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, du Mur de Berlin tandis que la seconde se déroule sur deux ans, entre décembre 2013 et janvier 2016, et retranscrit à la première personne du singulier le point de vue de la narratrice.
Lorsque son père de près de quatre-vingts ans présente les premiers signes de démence sénile, la narratrice ne se doute pas encore des conséquences que cette terrible maladie aura sur sa propre vie et sur ses relations avec sa mère et ses deux frère et soeur. Au fil des jours, des semaines et des mois, l’harmonie familiale exemplaire est mise à rude épreuve et des conflits concernant la prise en charge du malade font leur apparition. Deana Zinßmeister rend très bien compte non seulement des difficultés croissantes auxquelles sont confrontés le malade et son entourage depuis l’apparition des premiers symptômes mais également de la façon dont la maladie impacte négativement leur vie personnelle.
Parallèlement, la grave maladie du père fait émerger des bribes du passé dont ses trois enfants n’avaient jusqu’alors qu’une connaissance très superficielle. Deana Zinßmeister explique dans son épilogue que ses parents et sept autres membres de sa famille élargie, dont une personne âgée et deux enfants en bas âge, représentaient le plus grand groupe ayant réussi à s’enfuir de la RDA immédiatement après l’érection du Mur en août 1961. La maladie de son père a permis de faire la lumière de façon très précise sur cette évasion, depuis la planification du plan de fuite à l’arrivée en RFA.
Die vergessene Heimat est un roman historiquement intéressant et humainement très poignant mais pas exempt de quelques longueurs, essentiellement dans les chapitres consacrés à l’organisation logistique de la fuite hors de la RDA.



Je pense que ce livre pourrait me plaire. En plus, je ne dis jamais non à un roman qui parle de la RDA…
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Je pense aussi.
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Belle entrée en matière :-). Je savais qu’Eva allait dire ça !
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Ce roman pourrait m’intéresser mais je n’ai pas fait d’allemand depuis le lycée. Existe-t-il une version en français ?
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Sauf erreur, ce livre n’a pas été traduit en français. Je garderai les yeux ouverts et ne manquerai pas de t’informer s’il devait être traduit.
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