La maison de l’assassin · Bernhard Aichner

C’est en regardant il y a quelques mois la mini-série autrichienne Vengeances (2022) sur Netflix que j’ai découvert Bernhard Aichner. La série en six épisodes a en effet été adaptée du premier tome de la trilogie qu’il a consacrée à Brünhilde Blum, thanatopractrice près de Innsbruck. La série terminée, je me suis empressée de me procurer le deuxième tome, en version livre.

La maison de l’assassin (2017) – Totenhaus (2015) débute deux ans après les terribles événements dont il est question dans Vengeances (2016) – Totenfrau (2014) et peut se lire de façon indépendante dans la mesure où l’auteur revient sur quelques éléments clés du premier tome. Je vous conseillerais toutefois quand-même de commencer par Vengeances (dont je ne dévoilerai absolument rien ici) afin de bien saisir la personnalité de Blum qui est un personnage certes torturé mais intéressant et très bien dépeint. Si quelqu’un se laisse tenter par la série Netflix, n’hésitez surtout pas à venir en faire un petit retour dans le cadre des « Feuilles allemandes ». Mais revenons-en à La maison de l’assassin.

Pour la première fois depuis le décès de son mari dans des circonstances tragiques deux ans plus tôt, Blum part en vacances avec ses deux fillettes. Lorsqu’elle découvre par hasard dans un magazine la photo aussi surréaliste que fort dérangeante d’une femme décédée lui ressemblant comme deux gouttes d’eau, elle ne réfléchit pas, abrège ses vacances en Grèce et rentre au plus vite en Autriche pour repartir aussitôt, seule, en direction de Vienne. La raison de cette décision précipitée? Blum est désespérée et a besoin de recevoir des réponses à ses nombreuses questions. Elle a en effet été adoptée à l’âge de trois ans et n’a jamais eu connaissance du fait qu’elle avait une soeur jumelle. Ensuite, et c’est là que la réalité la frappe dans toute son horreur, le corps de sa soeur a été transformé en oeuvre d’art et exposé par un artiste controversé de renom dans le cadre de son travail sur la mort. Sa quête et son enquête mènent Blum jusque dans la Forêt noire, au coeur d’un immense hôtel de luxe abandonné dans lequel a vécu sa soeur avec ses parents et son frère adoptifs.

Parallèlement à sa quête identitaire, Blum doit gérer une situation potentiellement explosive en lien avec son passé récent et la disparition de son mari. Des éléments très perturbants qu’elle pensait, espérait, enfouis à jamais refont en effet brutalement surface, mettant gravement en péril le fragile équilibre familial qu’elle avait réussi à reconstruire grâce au soutien inconditionnel de son beau-père et de Reza, son bras droit au sein de l’entreprise de pompes funèbres qu’elle dirige.

Si La maison de l’assassin est parfois un peu malaisant et sordide, il n’en reste pas moins que Bernhard Aichner parvient à nous tenir en haleine du début à la fin grâce à une intrigue à plusieurs niveaux, un personnage principal complexe et bien dépeint et des thématiques variées telles que la mort et le deuil, l’adoption et les relations intra-familiales, et l’art évidemment; thématiques qui de par leur traitement parfois extrême ne peuvent que pousser à la réflexion. Enfin, la chute donne envie de se jeter immédiatement sur le dernier tome!

Note : 3.5 sur 5.
btb, novembre 2016, 413 pages.



Photo © bertvthul, Pixabay
Les feuilles allemandes, 2ème lecture.

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