Lila, Lila · Martin Suter

Après l’Allemagne et l’Autriche, cap sur la Suisse alémanique avec Martin Suter que je lis pour la troisième année consécutive au mois de novembre.

L’ancien publicitaire et scénariste zurichois Martin Suter (1948) a écrit à ce jour dix-huit romans dont une série policière en six volumes, tous traduits en français. Son dernier roman, Melody (2023) est paru en allemand au printemps 2023. Avec Lila, Lila (2004), l’un de ses premiers romans, il nous plonge dans le monde de l’édition.

David Kern, un modeste et discret barman de vingt-trois ans, se retrouve un beau jour propulsé au sommet de la gloire littéraire grâce à son incroyable premier roman. Lila, Lila ayant rapidement atteint des chiffres de vente records, il doit désormais -bien malgré lui et pour son plus grand embarras- voyager de plus en plus fréquemment à travers toute l’Allemagne pour rencontrer ses innombrables lecteurs, absolument fascinés par cette histoire d’amour tragique se déroulant dans les années cinquante. L’argent coulant à flot, David se décide à quitter son modeste appartement pour un logement plus digne d’un écrivain en vogue, emménage avec Marie, une étudiante qu’il adule et qu’il pense être la femme de sa vie, et se voit contraint de démissionner de son poste de serveur pour pouvoir satisfaire aux nombreuses exigences liées à son nouveau métier d’écrivain.

Malgré l’amour, le succès et la gloire, David n’est pas heureux. Et pour cause: il porte un très lourd secret. Lila, Lila n’est en réalité pas de lui. Pendant ses heures perdues et sans aucune mauvaise intention, David s’est tout simplement amusé à lire, corriger et légèrement remanier le manuscrit d’un certain Alfred Duster qu’il a retrouvé enfoui au fond du tiroir d’un petit meuble qu’il a acheté aux puces. Mais lorsque Marie tombe sur Sophie, Sophie, elle en conclut tout naturellement qu’il s’agit du manuscrit de David et, dans le plus grand secret, s’empresse de le faire parvenir à une maison d’édition. Pour elle, c’est le début d’une nouvelle vie. Et pour David, c’est le début de la fin.

Si je n’ai pour l’instant lu que trois romans* de Martin Suter, un fil rouge se dégage de ces trois lectures: les secrets, les mensonges et la manipulation. A travers le parcours de David dont le succès professionnel et la vie sentimentale reposent sur un lourd secret, Martin Suter s’intéresse aux rouages implacables du monde de l’édition, à la fausseté de certaines relations sociales et aux nombreux tourments endurés par un jeune homme peu sûr de lui qui ne parvient pas à s’extraire de l’imposture dans laquelle il a sombré un peu malgré lui.

Distrayant et agréable à lire.

Note : 3 sur 5.

*Romans lus et chroniqués sur le blog : Le temps, le temps (2013) et Small World (1998).

Diogenes, 2004, 345 pages.
Les feuilles allemandes, 3ème lecture.

11 réflexions au sujet de “Lila, Lila · Martin Suter”

  1. Je l’ai lu à sa sortie donc il y a presque 20 ans ! ça fout une claque de se rendre compte du temps passé… Donc malheureusement aucun souvenir de l’histoire mais je pense que j’avais aimé 😉
    Je te conseille vraiment sinon Le diable de Milan !

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    1. Il m’en reste encore quatre à lire sur mes étagères, on le reverra donc encore par ici. Malgré les longueurs au milieu du roman et un presque abandon, « Le temps, le temps » reste mon préféré de l’auteur pour l’instant en raison des surprises de taille qu’il a parfaitement maîtrisées.

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