J’ai découvert Pete Fromm tardivement et l’ai lu plus tardivement encore car je souhaitais partir à sa rencontre lors d’une escapade bien particulière. C’est ainsi que son premier titre et récit emblématique Indian Creek m’avait accompagnée non pas dans les Rocheuses de l’Idaho mais lors d’un voyage inoubliable en Laponie suédoise et dans le Nord de la Norvège en août 2018… Sans surprise, cette première rencontre avec Pete Fromm avait été une évidence et un grand coup de coeur! (lire ici). Je ne l’ai ensuite plus lu jusqu’à ce que paraisse, en septembre dernier, son nouveau roman La vie en chantier.
La vie en chantier. Un titre fort et parfaitement adapté pour évoquer les innombrables difficultés auxquelles se retrouve confronté un jeune père de famille suite à la disparition extrêmement brutale de sa femme, décédée en donnant naissance à leur premier enfant.
Comment faire face à l’absence définitive, à la douleur abyssale causée par la perte de l’être aimé? Comment ne pas sombrer et continuer à avancer envers et contre tout?
En égrenant les jours, les semaines et les mois suivant la mort de Marnie et la naissance de Midge, Pete Fromm nous plonge dans le quotidien difficile de Taz qui, pour tenter de survivre à son infinie douleur, s’isole de plus en plus avant de se jeter corps et âme dans son travail de menuisier. Parallèlement, il tente de jongler avec les nombreuses responsabilités découlant de son nouveau statut et rôle de père. Dans son malheur et son incapacité à faire face, il a toutefois la grande chance de pouvoir compter dans son entourage un véritable ami et quelques voisins formidables, une belle-mère aimante et une baby-sitter hors pair.
A l’image de l’éternel chantier qu’est sa maison en bois, achetée pour être retapée mais jamais achevée, la vie de Taz ne s’apparente plus à grand chose. Pour le bien de sa fille, il n’a pourtant pas d’autre choix que de se reprendre en main et entamer un long mais nécessaire processus d’acceptation et de reconstruction.
C’est avec beaucoup de justesse, de sensibilité et avec un peu d’humour aussi que Pete Fromm nous raconte non seulement la perte, le vide, les doutes et la peur, mais également l’amour, l’amitié et l’espoir. Car dans toute cette noirceur, la lumière subsiste bel et bien.
La vie en chantier est un roman d’une grande humanité, un très beau roman d’apprentissage, à la fois douloureux et lumineux.

A job you mostly won’t know how to do
Trad. Juliane Nivelt
le sujet ne m’a pas tenté mais pour avoir rencontré le grand bonhomme (on a habité dans la même ville) il tient toujours une place particulière dans mon coeur
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Ah ça, je veux bien le croire! Quelle CHANCE!
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