Le Quaker · Liam McIlvanney

Je dois vous faire une confession: si à l’origine je suis une grande lectrice de polars et de thrillers (je suis tombée dans la marmite très jeune), j’en lis de moins en moins car je suis de plus en plus souvent déçue soit par le fond, soit par la forme, si ce n’est par les deux à la fois. Je garde malgré tout l’oeil ouvert sur les nouvelles parutions et plus particulièrement sur celles en provenance d’auteurs (souvent étrangers) que je ne connais pas encore ou qui publient leur premier roman. Et grand bien m’en a pris puisque j’ai fait cette année quelques excellentes découvertes en procédant de la sorte! La dernière en date? Le Quaker de l’Ecossais Liam McIlvanney.

Le Quaker est le troisième roman de l’auteur après Les couleurs de la ville (2010) et Là où vont les morts (2015). Ces deux premiers titres ont bien vite rejoint ma wishlist (déjà longue comme trois bras) tout comme ceux du père d’ailleurs! Car, oui, dans la famille McIlvanney on est auteur de polars de père en fils!

Liam McIlvanney est professeur de littérature à l’Université Otargo en Nouvelle-Zélande et critique littéraire à la London Review of Books et ça se ressent. Le Quaker est en effet bien davantage qu’un simple roman policier: c’est un excellent roman d’atmosphère, une plongée très intéressante et immersive dans la Glasgow de la fin des années 1960, dans une ville en pleine mutation sociale et architecturale et sous l’emprise de la mafia locale. L’auteur s’est inspiré ici d’un fait divers ayant défrayé la chronique à l’époque pour raconter de façon fort captivante sa ville et sa police.

En cet hiver 1968-1969, Glasgow est traumatisée par celui que les médias ont surnommé « Le Quaker » (le « Bible John » de l’époque), un tueur en série redoutable citant des versets de la Bible. Trois jeunes femmes, toutes rencontrées dans le même dancing, ont ainsi été tuées et étranglées sans que la police ne dispose du moindre début de piste. Alors que l’enquête piétine depuis des mois et que la police est à cran -l’affaire a en effet pris une tournure politique et la police a les médias sur le dos-, l’inspecteur principal Duncan McCormack est dépêché sur place pour effectuer un audit. Bien évidemment, il n’est pas en odeur de sainteté et s’attire très vite les foudres des collègues qui, eux, ont sondé le terrain -même misérablement- pendant des mois. Mais peu importe, il est bien décidé à faire toute la lumière sur les dessous de cette lamentable affaire. Parallèlement, il est également chargé d’enquêter sur un perceur de coffres-forts revenu dans sa ville natale depuis Londres pour y effectuer un casse de grande ampleur. On s’en doute, des liens ne vont pas tarder à se tisser entre les deux affaires.

En alternant les deux intrigues et en donnant la parole non pas uniquement aux enquêteurs mais également aux trois victimes du Quaker, Liam McIlvanney signe un polar addictif et parfaitement maîtrisé. L’enquête policière est solide, les personnages -qu’ils soient policiers, victimes ou criminels- sont très bien dépeints, sans parler de l’environnement lugubre à souhait et terriblement réaliste. C’est vraiment avec bonheur que j’ai plongé et replongé dans ce roman!

A découvrir absolument si vous aimez le genre!

Métailié, 415 pages, octobre 2019.

The Quaker
Trad. David Fauquemberg

5 réflexions au sujet de “Le Quaker · Liam McIlvanney”

  1. Ravie que tu aies succombé comme moi au charme de ce polar ! et comme toi, j’ai été une grande fan des polars et maintenant je fais attention car je suis souvent déçue. D’ailleurs, j’ai tenté ce matin une lecture et de suite, le style, les personnages caricaturaux .. bref j’ai vu tout ce qui peut me faire fuir alors lire Le Quaker c’est vraiment une bonne surprise et comme un excellent bonbon !

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