Ayant tardé à rédiger mon avis sur Seule en sa demeure de Cécile Coulon, j’enchaîne directement avec le deuxième titre sélectionné pour le Prix du LàC. Loin, à l’ouest avait tout pour me plaire mais…
Loin, à l’ouest (2021), le sixième roman de l’autrice et réalisatrice française Delphine Coulin (1972), est une grande fresque féminine et féministe retraçant, sur un siècle, la vie hors normes de plusieurs générations de femmes issues d’une même famille. Mues par une grande soif de liberté et un besoin impérieux de se réinventer, ces femmes -ces « mauvaises filles »- ont osé s’affirmer en tant qu’individu à part entière et s’opposer à l’ordre établi et à la bien-pensance d’une société étriquée et moralisatrice. Mais mener sa vie selon ses propres règles a un prix: celui de parfois devoir s’arranger avec la vérité.
A travers le destin de quatre générations de femmes fortes et sûres d’elles-mêmes, Delphine Coulin dévoile peu à peu une histoire familiale entachée de secrets et de mensonges tout en revenant de façon ponctuelle et très intéressante sur quelques éléments clés ayant marqué l’histoire du XXème siècle en termes de luttes pour les droits des femmes.
Résolument féminin et féministe, Loin, à l’ouest est un bel hommage à la liberté, à toutes ces femmes -souvent anonymes- qui grâce à leur furieux désir d’émancipation, ont à leur modeste échelle contribué à faire évoluer les mentalités.
« Elle mesurait 1,48 m et n’avait peur de rien – sauf de la mort, qui l’a eue à cent six ans. »
Georges, le personnage central né en 1895, un minuscule bout de femme prénommée ainsi par sa mère qui lui souhaitait secrètement une vie libre et aventureuse -autrement dit une vie d’homme-, a appris très tôt à se méfier des curés, des soldats et des patrons et à prendre en main son destin. Exaltée, inventive et volontaire, révolutionnaire et antimilitariste, elle fut l’une des premières femmes à porter des pantalons et à militer au Parti communiste à une époque où les femmes n’avaient pas encore le droit de vote. Les plus de deux cents cinquante pages consacrées à cette femme aussi indomptable qu’infatigable qui « aimait les chats, les hommes, la justice » m’ont véritablement captivée.
Si la première moitié du roman était passionnante et romanesque à souhait, je regrette de ne pouvoir en dire autant de la seconde. Centrée autour de Lucie, Solange et Octavie, cette seconde partie m’a semblé beaucoup moins aboutie et un brin redondante. Les trois personnages ont bénéficié d’un traitement très inégal, les deux derniers portraits manquant selon moi cruellement de relief. Une fois la flamboyante Georges reléguée au second plan, Loin, à l’ouest a perdu de son éclat et l’ennui a fini par me rattraper.
Le bilan du Prix du LàC 2021 est à lire ici.

je ne connais pas l’autrice, dommage que la deuxième partie soit retombée à plat !
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